C’est le Parti démocratique sénégalais (PDS) qui avait sauvé, in extremis, le dialogue politique du samedi 28 mai 2016.
A la dernière minute, Abdoulaye WADE avait demandé à ses militants «d’accepter la main tendue de Macky», avait indiqué le parti dans un communiqué. Plus tard, on saura que c’était en contrepartie de la libération de Karim WADE, son fils et candidat déclaré du Pds à la prochaine élection présidentielle, que le Pape du Sopi avait demandé à ses ouailles de répondre favorablement à l’appel du Président Macky Sall. Mais à la place d’une amnistie, Karim Wade fut exilé au Qatar et déchu de ses droits civiques, selon certains.
Aujourd’hui, le PDS pose publiquement des conditions pour prendre part à la rencontre du 21 novembre. Wade réclame «le consensus de toute la classe politique sur le processus démocratique, l’audit indépendant du fichier électoral sous supervision de l’Union africaine, des Etats-Unis et de l’Union européenne», etc».
Parmi les autres conditions secrètes de Wade, figure certainement le retour d’exil de son fils et candidat déclaré du Pds. En effet, il ne fait aucun doute qu’il demanderait à ses militants de prendre part au dialogue s’il recevait des garanties que Karim pourrait retourner au bercail et se présenter à la présidentielle de 2019.
En mai 2016, toutes les grandes formations politiques de l’opposition: Rewmi de Idrissa SECK, Bokk Gis Gis de Pape DIOP, le Grand parti de Malick GAKOU entre autres, avaient décidé de boycotter la rencontre. Sur plus de 400 invitations envoyées par le ministre de l’Intérieur aux formations politiques, le PDS était l’unique parti représentatif de l’opposition à prendre part à cette rencontre. Abdoulaye WADE et ses hommes avaient ainsi évité au président de la République un fiasco.
Charles Gaïky DIENE