A Houdallaye (Matam), le problème du désenclavement est toujours d’actualité. Cette localité située à plus de soixante-dix kilomètres de Ourossogui et de quarante kilomètres de la commune de Ranérou est dépourvu de toutes les infrastructures de développement.
Pour y accéder, il faut s’armer de patience. Les habitants font face à d’énormes difficultés. D’abord, ils sont exposés chaque année à des intempéries. Comme si cela ne suffisait pas, ils font face à la famine à cause de l’échec de la campagne agricole. Oumar Sy, habitant du village a perdu des membres de sa famille dans le dernier drame qu’a connu le village. Depuis, il se rappelle de Sira Barka Dièye, sa grand-mère âgée de 62 ans, Nafissatou Sy âgée de 9 ans, Mamadou Sy âgé de 18 ans et de la petite fille Athia Sy âgée de 6 ans. C’est un bâtiment entier qui s’était effondré sur cette famille. D’ailleurs, M. Sy indique que, depuis ces évènements malheureux, il dort dans la maison de son frère qui est absent des lieux. Et d’ajouter que dès le retour de ce dernier, il sera dans la rue. Car, ils sont nombreux dans la localité à avoir perdu leur maison. Ils peinent ainsi, à construire ne serait qu’un bâtiment en banco.
Selon Ousmane Sy, les dix-sept familles victimes de ce sinistre ont du mal à trouver où passer leur nuit. Cela, dit-il, malgré l’assistance de l’Etat. En effet, l’Etat aurait remis quatre millions de francs Cfa aux quatre victimes et deux millions de francs à la famille d’Ibou Ibna Oumar. Ce dernier, avait lui aussi perdu son fils Dialaly Diné Ndong, âgé de 2 ans. En plus, chaque famille sinistrée avait reçu de l’huile, du riz, des draps et des matelas. Pour les couchettes, chaque famille a reçu deux grands matelas accompagnés de draps et de couverture ainsi qu’un petit matelas accompagné d’un petit drap en plus d’une couverture. «La situation nous a mis dans une psychose totale, au point que nous avions non seulement perdu tous nos biens, mais encore, plus grave, dans la localité, personne ne détenait des moyens lui permettant de pouvoir engager une quelconque campagne agricole», se désole un habitant du village.
Abou KANE (Correspondance)