Les acteurs de la médecine traditionnelle veulent que l’Etat accélère la cadence dans le sens de faire adopter le projet de loi les concernant à l’Assemblée nationale.
Sauf que leurs «collègues» de la médecine moderne ne sont pas disposés à leur faciliter la tâche.
L’adoption du projet de loi sur la médecine traditionnelle que ses acteurs réclament de tous leurs vœux ne sera pas chose facile. En effet, l’inter-ordre des professionnels de la santé s’y oppose arguant du fait que ce projet de loi va à l’encontre de la santé des populations. Ce qui a obligé les acteurs de la médecine traditionnelle à organiser, mercredi, un panel pour répondre aux avis opposés à leur projet. «Nous trouvons la démarche de l’inter-ordre contradictoire quand il dit que ce projet de loi est contre la santé des populations. Il ne peut pas fustiger le développement du charlatanisme au moment où l’Etat pose des actes notamment en termes juridiques pour lutter contre ce mal et pour que nous puissions assainir le milieu en mettant en place une médecine traditionnelle sûre et efficace pour la sécurité des populations», estime Aliou Aw, membre du comité directeur de la coalition de la santé et l’action sociale. Selon ce dernier, si l’inter-ordre demande le retrait du projet de loi du circuit, c’est parce qu’il rame à contre-courant. «Nous les avons conviés (les médecins, Ndlr) aujourd’hui à ce débat mais ils ne sont pas venus. Nous aurions souhaité qu’ils soient là pour que l’on puisse échanger pour défendre ensemble nos points de vue et sur la base de cela nous verrions qui à tort», dit-il.
Aliou Aw soutient que la médecine traditionnelle contribue positivement à la politique nationale de santé. «La médecine traditionnelle est le premier recours en termes de soin dans la région ouest-africaine», renseigne M. Aw. Selon qui, le Sénégal est le seul pays de la sous-région africaine à ne pas disposer de cadre légal d’exercice et de pratique de la médecine traditionnelle. Ce qui fait que le milieu est perturbé par certains intrus. «Il y a les praticiens de la médecine traditionnelle authentique, reconnus et choisis sur la base de critères tels que : notoriété, sédentarité, accessibilité, etc. L’autre type de praticiens, ce sont les charlatans. Ces derniers disent qu’ils peuvent soigner toutes sortes de pathologies alors que c’est totalement faux», souligne Aliou Aw. Qui, selon lui, seule l’adoption du projet de loi sur la médecine traditionnelle peut régler le problème. Ce, pour permettre d’assainir leur milieu, encadrer la pratique et mettre en place des rudiments de protection et de sécurisation pour la population. Néanmoins, souligne-t-il, les deux systèmes doivent être développés, encadrés pour les faire converger vers un point car ils sont complémentaires.
Walf Quotidien