Il n’y a donc pas eu de surprise à l’Assemblée nationale ce jeudi.
Comme annoncé, les députés de la majorité ont reproduit exactement le schéma que le président SALL leur a dessiné la veille. Entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire, Macky SALL a trouvé un trait d’union, l’APR.
Avec ses 125 députés, la Coalition Benno Bokk Yakaar a dicté sa volonté au reste des députés. Et comme lettre à la Poste, le président sortant de l’Assemblée, membre de ladite coalition, a été réélu. Une simple formalité pour des députés qui commencent très mal la législature.
Il a toujours été reproché aux députés leur penchant for remarqué pour les applaudissements. Une Assemblée nationale contrôlant l’action du Gouvernement, le Sénégal l’a toujours cherchée. Et ce ne sont pas les députés qui viennent d’être élus qui vont lui en donner. S’ils ne se sont pas illustrés en cette session inaugurale par des applaudissements à péter les tympans, ils ne sont pas non plus distingués dans l’indépendance. Elus au suffrage universel direct au même titre que Macky SALL, par le peuple sénégalais, les députés de Benno Bokk Yakaar sont allés tout de même au palais pour recevoir leurs ordres du maître des lieux. Comme pour montrer que c’est lui qui installe celui qu’il veut au perchoir, le président SALL ne s’est pas contenté de tractions en sourdine comme ce fut le cas avec la composition du dernier gouvernement. Il a convoqué hier soir (une tradition, ont dit certains) tous ses députés pour leur indiquer la voie qu’il a tracée. La presse s’est chargée du reste. «Macky confirme NIASS»,
En effet, ce jeudi, avant même que les députés ne se rendent à l’Hémicycle, les Sénégalais savaient déjà que Moustapha NIASS allait être réélu. En détails, de nombreux journaux sont même revenus sur les motifs de la reconduction de Moustapha NIASSE.
Mais, cette dernière formalité accomplie par les élus du peuple, n’est que la suite logique des événements. Le chef de l’Etat ne s’est-il pas s’enfermé dans son bureau pour confectionner la liste des investis de la Coalition Benno ? D’ailleurs, pour beaucoup de députés, leur place à l’Assemblée, ils la doivent à Macky et non au peuple.
Le président de la République désigne celui de l’Assemblée nationale et préside le Conseil supérieur de la Magistrature. Les pouvoirs loin d’être séparés sont partagés. Depuis 202, c’est entre Macky, l’APR et Benno.
Mame Birame WATHIE