Le second tour de l’élection présidentielle, dimanche soir, a abouti à un record en termes de votes blancs ou nuls, avec 8,56% des inscrits.
C’est l’un des grands enseignements du second tour de l’élection présidentielle, et il relativise singulièrement la large victoire d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, avec 66,10% des voix. Ce grand enseignement, c’est celui des votes blancs ou nuls. Leur nombre est très important, 4.069.256, au point qu’il constitue un record pour une élection présidentielle. Si l’on y ajoute une abstention là aussi très élevée, la deuxième la plus haute dans un tel scrutin derrière celui de 1969, cela fait au total près d’un électeur inscrit sur trois qui n’aura pas choisi de candidat dimanche.
Record. Les votes blancs ou nuls représentent au final 8,56% des inscrits, soit 11,47% des votants. Dans le détail, il y a 8,51% de blancs et 2,96% de nuls parmi les votants. C’est nettement plus que lors des élections précédentes – où ces deux votes étaient comptabilisés ensemble. Le précédent record en pourcentage des votants datant du second tour de 1969, où 6,42% des votants avaient refusé de choisir entre deux candidats de droite, Georges Pompidou et Alain Poher. Les blancs et nuls sont aussi près de deux fois plus nombreux qu’en 2012 où 2,15 millions de personnes (5,82% des votants) n’avaient pas voulu trancher entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. En 1995, ils avaient été 6,0% des votants dans ce cas.
“Il est minoritaire dans le pays”. Emmanuel Macron doit s’attendre à se voir rappeler souvent ces chiffres exceptionnellement hauts. Cela a d’ailleurs débuté dès dimanche soir. Visiblement, le mot d’orrdre avait été passé dans le camp de Jean-Luc Mélenchon. “Nous avons un président qui est faible”, a estimé Raquel Garrido, une porte-parole de La France insoumise, soulignant qu’il y avait “beaucoup de votes par défaut”. “J’affirme ici sans manquer de respect à Monsieur Macron qu’il est minoritaire dans le pays (…), et malheur à celui qui croit utiliser cette Ve République autoritaire pour imposer des choses que les Français ne veulent pas”, a prévenu Alexis Corbière, porte-parole du candidat de La France insoumise.
Motivations. Selon un sondage Ipsos-Stéria pour France Télévisions, Radio France, LCP/Public Sénat, France24, Le Point et Le Monde sur les motivations du vote, 51% de ceux qui ont voté blanc ont arefusé de choisir entre deux candidats, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qu’ils “rejettent totalement”. Pour 39% d’entre eux, ce vote ne manifeste pas un rejet mais “aucun ne correspond à leurs idées”. Enfin pour 10%, un vote ne servait à rien, la victoire d’Emmanuel Macron étant certaine.
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