Bonjour Marème, je m’appelle Astou.
Voilà, j’ai divorcé deux fois en moins de dix ans et je dois dire que cela fait mal, très mal au point qu’aujourd’hui, je ne veux plus m’engager. La déception est trop forte. Pour mon premier mariage, je suis partie après trois ans car mon mari m’a complétement délaissé. C’est comme si nous étions des étrangers dans notre appartement. Une monotonie qui a fini par étouffer notre couple. Mon mari ne me parlait que quand c’était nécessaire, ne me faisait plus l’amour et surtout ne revenait à la maison que pour dormir. Je me suis mal vue rester toute ma vie avec un homme qui ne me calculait plus alors je suis partie.
Avec le deuxième ça a été autre chose, nous nous sommes aimés dès le premier regard, un amour passionnel et fusionnel mais qui n’a duré que le temps d’une rose. Comme j’étais folle de lui, j’ai accepté sans condition d’aller vivre avec sa famille et mon cauchemar a commencé. Il était un homme bien mais n’avais pas assez de poigne avec sa mère ni ses sœurs qui m’ont persécuté, dénigré et insulté. Notre couple s’est détruite et je suis partie encore une fois. Aujourd’hui après deux divorces, je ne me suis toujours pas relevée de ces deux échecs.
J’ai 32 ans, un enfant, un boulot acceptable et je voudrais bien me remarier mais j’ai peur. J’ai tellement peur de souffrir encore une fois que je rejette tous les hommes qui s’approche de moi. Il y en a un qui me plait particulièrement mais l’échec de mes deux mariages me bloque. J’ai fini par avoir peur de l’amour, et des hommes. Je me suis relevée difficilement de mes deux échecs, un troisième m’achèvera. Quoi faire ?
Réponse de Marème
Astou, n’aies pas peur de t’ouvrir encore à un homme, d’aimer encore à la folie même si l’amour est destructeur. C’est parce qu’il touche notre être, nous rends faible et nous change que nous en avons peur. Mais le détruire ou ne plus le vouloir ; c’est ne plus vivre.
Si je dois souffrir mille lunes pour vivre un seul instant d’amour alors je prends le risque. Comme le dit Monique Schneider, philosophe et psychanalyste : « L’amour implique une prise de risque. »
Par contre, tu as mis un point essentiel sur quelque chose : ‘ Le Divorce’. Je suis catastrophée par l’ampleur que prend ce phénomène. Il est devenu tellement récurant qu’il tend à être banalisé. De nos jours, un couple sur trois divorce et les statistiques augmentent tous les ans. Alors la première question qui se pose est pourquoi ? Qu’est ce qui fait que les mariages d’aujourd’hui ne durent que le temps d’une rose ? On les appelle « mariage éclair ».
Avec la deuxième guerre mondiale, le rôle des femmes dans la société a été très déterminant. La majorité des hommes étant obligé de partir au front, il ne restait plus que les femmes pour prendre soin de leurs foyers. C’est à cette période que la France accorde le droit de vote à la femme (1944). C’est là que l’émancipation réelle de la femme a commencé et n’a cessé de s’agrandir jusqu’à aujourd’hui. En moins d’un siècle, le rôle de la femme a viré de cent degré. Elles ne veulent plus suivre l’homme derrière lui mais plutôt marcher à côté de lui. Cette émancipation est tellement forte qu’on le ressent dans les demandes de divorce dans la mesure où 80 % sont faites par les femmes. Plus les années passent, plus les femmes se radicalisent et s’émancipent. Alors forcément les comportements aussi changent, deviennent plus élastiques, moins conventionnels. Les valeurs humaines qui font l’essence même de l’Homme disparaissent car dans cette lutte effrénée de la liberté, les hommes comme les femmes ont oublié leurs rôles dans la société. L’homme a le devoir de réguler, la femme d’éduquer.
Aujourd’hui, les femmes refusent d’être niée ; elles refusent d’avoir un homme qui ne soit que ‘là’, assez indifférent, un mari fantôme. Elles réclament l’égalité des sexes et cette émancipation qui autrefois n’était que professionnelle est aussi devenue sexuelle. Mais vous êtes-vous demandé si nous les femmes nous avons la même conception de l’amour que l’homme.
Comme le dit Sylvie Tenenbaunm, psychothérapeute : « Les femmes ont été élevées pendant des siècles dans la perspective du Beau Mariage, elles sont restées programmées pour rêver la Grande Rencontre, condition supposée de leur bonheur.» La société féministe a fini par idéaliser le mari parfait, cet homme dieu du sexe, à la foi doux, viril, romantique, riche, qui prend soin de la famille et qui te dit toujours « je t’aime ». Alors nous multiplions les partenaires, parcourrons des chemins et des chemins à la recherche de l’homme parfait jusqu’à finalement nous perdre en route. Or la femme est le socle de la vie, l’image de la société. Donc quand elle se perd, la société elle-même se perd d’où la crise existentielle aujourd’hui.
Il faut que les femmes comprennent une bonne fois pour toute, que la conception de l’amour pour l’homme est très différente de celle de la femme. De Adam à nos jours et cela est indéniable, les hommes nous regarde comme l’épouse-mère qui garantit la légitimité de la reproduction et qui l’accompagne en représentation. Pour lui, la plus grande preuve d’amour c’est de vous avoir choisi parmi toutes, de faire de vous la mère de ses enfants, celle qu’il montre à son entourage et qui la représente quand il n’est pas là. Le reste n’est que banalité et subterfuge ; un simple ornement. C’est là que réside tout le problème. Quand la femme cherche le grand amour, son partenaire de la vie, l’homme lui cherche la mère de ces enfants.
Une femme m’a confié un jour qu’elle s’est mariée trois fois et aucun ne l’a satisfaite. Le premier était un gigolo, qui passé son temps à l’escroquer et à draguer toute femme capable de le financer. Le second était déjà marié à une blanche et donc elle était la femme que l’on cache. Enfin le troisième l’aimait à la folie mais la belle-famille la détestait et a réussi à les séparer. Aujourd’hui elle vit seule avec ses trois enfants et avec toujours ce désir profond de trouver l’homme de sa vie même si elle sait qu’il n’existe pas.
J’ai pris cet exemple pour montrer que l’homme parfait n’existe pas. Oui, vous m’avez bien entendu. Il y aura toujours une faille ou un défaut invivable, une mauvaise situation financière ou un comportement insoutenable. « C’est la cause de la faillite forcée de bien des couples, observe Patrick Lambouley. Quand certains s’aperçoivent qu’ils ressentent encore une insatisfaction, ils s’imaginent que c’est parce qu’ils n’ont pas trouvé l’homme ou la femme qu’il leur “fallait”, et qu’ils doivent en changer ».
Si la plupart des hommes d’aujourd’hui sont devenus irresponsables et irrespectueux envers les femmes c’est parce qu’ils ont grandis dans des foyers divorcés ou pleins de conflits. Alors c’est à nous qu’incombe la responsabilité de rester patiente et d’apaiser nos hommes dans leurs doutes. Quand ils traverseront toute l’atlantique à la recherche de sensationnel ou nouveauté, ils finiront par revenir sur le droit chemin. Si Dieu nous a donné la lourde responsabilité de procréer c’est parce que nous les femmes nous avons cette puissance extraordinaire de supporter l’insupportable, d’accepter l’inacceptable. Quel homme pourrait rester neufs mois à supporter un être dans son ventre, à ne pas dormir des nuits pour surveiller son bébé, à allaiter pendant 18 mois, à être toujours aux aguets pendant trois ans jusqu’à ce que son enfant puisse identifier le danger (le doigt sur le feu par exemple) ….Si nous sommes patientes pour nos enfants, soyons le aussi pour nos hommes. Sachez-le, la femme change l’homme. La patience rend faible les plus durs. L’homme parfait n’existe pas mais l’amour oui il existe et il est le seul sentiment capable de transformer le mal en bien.
Alors reprenons notre rôle de femme, réapprenons à aimer sans conditions et à vivre heureuse dans nos ménages étouffante car le bonheur est dans la souffrance. Si la société est en crise existentielle aujourd’hui c’est parce que la plus grande institution qu’est le mariage agonise.
Merci pour votre confiance
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Par Marème
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