A cause de leur rareté, les prix de certains produits de grande consommation, tels que le sucre et l’huile ont connu une hausse sur le marché. Cela, malgré leur homologation depuis quelques années. Impuissants, les consommateurs se plient à la volonté des vendeurs pendant que l’Etat en observateur croise les bras.
Il est 12 heures passé de quelques minutes au marché Gueule Tapée, situé aux Parcelles Assainies, un quartier populaire de Dakar.
Trouvé assis sur une chaise dans sa boutique, Baye Fall, la trentaine, attend les clients. Pour lui, ces denrées sont devenues inaccessibles et introuvables. «Je n’ai plus de stock d’huile de 20 litres, ni de sucre en poudre, encore moins en morceau. Je n’en vois plus depuis deux mois déjà. Les prix ont augmenté et j’attends de les voir baisser pour en racheter», dit-il. A quelques mètres de lui, Modou Ndiaye, un autre grossiste, souligne que cette hausse a fait fuir les clients. «J’achète le sac de sucre en poudre à 28 mille francs Cfa pour le revendre à 29 mille francs. Le bidon d’huile de 20 litres est vendu à 18 mille francs alors qu’il coûtait entre 14 et 15 mille francs avant qu’il y ait hausse. Pour m’en sortir, je suis obligé de les revendre à ces prix même si les clients peinent à en acheter», indique Ndiaye, le regard scotché sur ses produits.
On retrouve les mêmes complaintes chez les autres vendeurs. «L’huile et le sucre en poudre ou morceau sont rares sur le marché. Je vends le litre d’huile à 1000 francs Cfa alors qu’il se vendait à 900 franc Cfa. Je me procure le sac de sucre en poudre à 29 mille francs Cfa alors qu’il coutait 23 mille Francs Cfa bien avant la spéculation. Ce qui fait que le kilogramme de sucre revient entre 650 et 700 Francs Cfa », expose Fallou Cissé, détaillant du marché de Gueule Tapée.
Au marché de Castors, c’est le même constat auprès des vendeurs. A l’entrée, l’odeur nauséabonde des eaux usées qui stagnent sur les abords du marché accueille les gens. Les vendeurs de poissons et de légumes, entassés en un lieu, occupent l’allée. C’est le grand bruit qui y règne entre clients et vendeurs. Trouvé assis à l’entrée de sa boutique, Ousmane Seck, souligne que cette hausse n’est pas de leur faute car les prix seront abordables pour tous. «Ces temps-ci, les prix de l’huile et du sucre sont élevés. Je n’en ai pas acheté parce que je ne veux pas spéculer sur les prix de revient des denrées après les avoir achetées chez les fournisseurs. Cela risque de me faire perdre la clientèle. Un ami grossiste m’a confié revendre plus chers ses produits à des clients. C’est ce que je veux éviter», soutient-il.
Plus loin, Alassane Diallo, un autre vendeur, ne pense pas la même chose. Pour lui, cette augmentation est du ressort des grossistes. «Pour connaître la source de ces augmentations, il faut remonter plus loin chez nos grossistes. C’est eux qui ont augmenté les prix. Nous, on ne fait que suivre la cadence», s’est défendu ce commerçant détaillant.
Demba Sarr, père de famille à la retraite, est venu s’approvisionner pour le mois chez un grossiste. Il s’étonne que les prix soient instables. «Nous sommes fatigués. Cela ne peut plus continuer. On ne peut plus rester une année sans qu’il y ait des augmentations. L’Etat doit intervenir et réguler les prix sinon ce sera difficile pour les couches défavorisées de s’en procurer», indique ce client indigné.
WALF