Les chiffres avancés par le Premier ministre et le porte-parole du gouvernement, pour essayer de magnifier le bilan des réalisations promises lors des différents conseils des ministres, n’ont pas eu l’assentiment des populations de Matam. Dans un communiqué, le mouvement Pellital s’est inscrit en faux contre les montants avancés pour sa région. «Nous avons été tous ébahis (y compris les plus farouches défenseurs de l’Apr) sur les chiffres donnés concernant la région de Matam. Nous nous sommes même demandés de quel Matam parlaient-ils (le Premier ministre et le porte-parole du gouvernement ?», indique le mouvement. Et de poursuivre : «Le gouvernement a osé, sans sourciller, avancer le chiffre de 141% comme taux de réalisation du Programme triennal d’investissement (Pti) 2013-2015. Par devoir moral, au nom de l’honnêteté et de l’honneur politique dont nous nous efforçons d’inspirer et d’insuffler à nos militants, il nous incombe la responsabilité de dire toute la vérité et rien que la vérité. Et la vérité, c’est qu’il en est absolument rien !» Pour montrer l’ampleur du fossé entre les chiffres du gouvernement et la réalité du terrain, le président de ce mouvement, Elimane Abdoul Fall et ses camarades affirment que sur le plan des infrastructures, le désenclavement promis par le président de la République est loin d’être une réalité.
Pour les aménagements hydro-agricoles dont le potentiel est estimé à 55 mille hectares, le mouvement constate que des efforts ont été, tout de même, consentis avec l’aménagement de plus de 9 mille hectares, mais la volonté de promouvoir le riz de la vallée à travers le consommé local reste toujours un slogan. En ce qui concerne la santé, Pellital relève : «L’ouverture de l’hôpital de Matam construit avant 2012, n’a pas encore permis de relever le niveau du plateau médical de la région. En réalité, malgré les grands discours politiciens, la région de Matam est encore gravement malade de son système de santé moribond». Au niveau de l’enseignement supérieur, Pellital souligne que la réalisation de l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (Isep) de Matam reste toujours à l’état de projet. Pourtant, ce mouvement estime que «jamais dans l’histoire politique du Sénégal, une personnalité publique et de surcroit un homme politique n’aura suscité autant d’espoir dans la région de Matam plus que Macky Sall. Mais force est de constater, aujourd’hui, que la déception est grande».
Pour rappel, les opportunités et les besoins d’investissements de la région identifiés lors du Conseil interministériel et validés en Conseil des ministres étaient estimés, sous réserve d’évaluation, à 532 milliards de francs Cfa dont le Pti qui s’élevait à plus de 127 milliards de francs Cfa.
WALF