La pêche illégale et non règlementée (Inn) n’est pas sans conséquence sur la croissance économique du Sénégal. Et les autorités étatiques qui faisaient la sourde oreille aux revendications des acteurs de la société civile qui dénonçait le niveau de gravité de cette pêche, semblent prendre conscience des dangers qui guettent le secteur. Hier, lors du lancement de la pose des plaques d’immatriculations sur les embarcations de pêche artisanale à Soumbédioune, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye a reconnu que le Sénégal perd plus de 150 milliards F Cfa à cause de la pêche illégale. Pis, les principaux auteurs de ces pillages ne sont autres que les navires européens et asiatiques. D’ailleurs, le Sénégal a signé un accord de pêche avec l’Union européenne qui supprime certaines mesures contre le pillage des ressources halieutiques. Cet accord, selon les acteurs de la société civile, ne font que maintenir la situation actuelle des huit canneurs européens qui opéraient au Sénégal et qui sont les seuls à avoir une obligation de débarquer à Dakar. Tandis que les 28 autres restants n’ont aucune obligation de débarquement au port de Dakar.
Comme pour répondre aux organisations professionnelles du secteur de la pêche qui accusent l’administration d’être à la base des pêches illégales et non règlementées, le ministre Oumar Guèye a assuré que le code adopté par les parlementaires vise à protéger des ressources halieutiques, la lutte contre la pêche illégale et le renforcement de la cogestion. A l’en croire, le combat contre le pillage des ressources halieutiques se poursuit à travers le renforcement du système de surveillance. Ce, avec le durcissement des sanctions infligées aux contrevenants. «Il faut une coalition mondiale contre la pêche illégale non déclarée et non règlementée parce qu’elle nous cause énormément de dégât», a indiqué le ministre, qui prône une mutualisation des forces pour lutter contre le phénomène. En outre, il a relevé la nécessité de mettre en place des zones de pêche protégée. Car, explique-t-il, il faut repeupler la mer.
Par ailleurs, il a annoncé la mise en œuvre d’un programme pour l’immersion de récif artificiel afin de permettre aux poissons d’avoir des zones de reproduction. D’un coût de 120 millions de Fcfa financés par la Banque mondiale que le programme national d’immatriculation, contribuera à la maitrise de la capacité de pêche pour une gestion durable des ressources , a précisé le ministre. En attendant, les acteurs de la pêche disent attendre du gouvernement de faire toute la lumière sur la fraude qui a été signalée par une organisation pour que les bateaux puissent être contrôlés afin de normaliser le secteur de la pêche.
WALF