L’Etat se réfugie derrière la vétusté du réseau de distribution
(Correspondance) – Depuis quelques temps, les coupures d’électricité ont refait surface dans la plupart des villes du pays. Mais, selon le ministre de l’Energie et du Développement des Energies renouvelables, cette situation ne va pas se régler de sitôt au regard du déficit constaté dans le réseau de distribution. «Le président a inauguré la centrale de Taïba de 70 Mégawatts au mois de mars dernier. Nous allons bientôt inaugurer la centrale du Cap des Biches de 50 Mégawatts. Ce n’est pas un déficit de production qui est en cause. Mais nous savons tous que notre réseau de distribution, c’est-à-dire celui qui est vers le client final, dans les maisons, les quartiers, est vétuste», explique le ministre de l’Energie. Ainsi, il demande aux populations de garder leur mal en patience parce que le problème ne pourra pas se régler en quelques mois. «Nous devons attaquer ce problème. Et ce problème ne peut pas être réglé en quelques mois ou dans trois ans. Cela demandera des ressources, du temps et de la patience», ajoute Thierno Alassane Sall.
Le ministre de l’Energie et du Développement des Energies renouvelables était hier dans la commune de Thiadiaye pour apprécier le travail réalisé par le réseau Muud dans le projet de biodigesteurs. Selon Seck Faye, Président du réseau Muud, avec l’appui du Pnb depuis 2012 et très récemment avec le Progède 2, le réseau Muud a réalisé 108 biodigesteurs. «Le réseau parvient à piéger et à séquestrer 97 200mètres cubes de gaz méthane et de dioxyde de carbone, de gaz à effet de serre qui aurait altéré la troposphère, la couche de l’atmosphère la plus voisine de la terre. La transformation du méthane en dioxyde de carbone est bénéfique pour les plantes par le phénomène de la photosynthèse», explique-t-il.
Selon toujours lui, les biodigesteurs réalisés ont permis de lutter contre une grande menace écologique avec la coupe abusive de 233 tonnes de bois de chauffe par an, vu que la consommation journalière d’un ménage tourne au tour de six kg. En outre, il soutient que la production annuelle de 1 944 tonnes de fertilisants pour 216 ha et des rendements de récolte passent du double au triple. «L’adoption des biodigesteurs par les ménages ruraux doit encore faire face aux synergies d’engagement car chaque engagement compte multiplier à l’échelle d’un pays et des différentes sphères qui le composent. Ils contribuent à réduire les impacts négatifs des activités humaines sur le climat», ajoute M. Faye.
El Hadji Alassane DIALLO