L’Afrique de l’Ouest est sous la menace persistance des trafics de drogue. Pour limiter les dégâts, 14 pays du continent prennent part à un atelier régional sur drogues injectables et Vih/Sida, à Saly, à l’initiative du Conseil national de lutte contre le Sida du Sénégal, d’Expertise France et d’Onusida avec le soutien du Fonds mondial.
(Correspondance) – De par sa position géographique et son environnement géopolitique, l’Afrique de l’Ouest est sous la menace persistance des trafics de drogue. Le rapport mondial 2015 sur les drogues de l’Onudc fait état du développement rapide de la consommation de drogues telle que la cocaïne et l’héroïne en Afrique subsaharienne en général, et particulièrement en Afrique de l‘Ouest et de l’Est. Cette situation jugée «alarmante» par de nombreux acteurs a des conséquences sociales, sanitaires et économiques souvent dramatiques.
Pour Docteur Safiétou Thiam, Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (Cnls), la population des utilisateurs de drogues injectables est prioritaire dans le processus de lutte contre le Vih du fait de leur grande exposition au virus et aux autres infections transmises par le sang. Sur les 47 pays d’Afrique subsaharienne, seuls 17 disposent de données sur la consommation de drogues injectables. Ces données permettent d’estimer le nombre de consommateurs de drogues par voie injectable à 1 778 mille et 26 000 à 572 500 d’entre eux, seraient séropositifs pour le Vih.
«Margé des recommandations et des programmes qui commencent à se mettre en place, la région Afrique de l’ouest et du centre a encore beaucoup de progrès à faire pour mieux documenter les problématiques liées à l’usage de drogues, mettre en place des politiques nationales incluant la réduction des risques et les traduire en actions de nature à contribuer significativement à l’atteinte de l’objectif de fin de l’épidémie à l’horizon 2030», estime Djibril Diallo, directeur régional du Programme commun de Nations unies pour la lutte contre le sida (Onusida),.
Ainsi pour ces professionnels, il est urgent d’optimiser l’accès à une prise en charge de qualité de la population des utilisateurs de drogues injectables (Udi).
«A ce jour, seules deux nations de la sous-région ont développé de véritables dispositifs de prévention et de prise en charge : le Cap-Vert et le Sénégal. C’est largement insuffisant ! Au moment où la lutte contre le Sida s’accélère et où l’espoir d’éradiquer le Sida se profile à l’échéance 2030, les Udi ne doivent pas être ignorés», martèle le directeur régional d’Onusida.
El Hadji Alassane DIALLO