Dans un entretien à la chaîne Fox News, le président américain a jugé que la pire erreur de sa présidence avait «probablement» été le manque de suivi après l’intervention militaire en Libye en 2011. L’opération avait conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi.
Barack Obama, qui quitte la Maison-Blanche dans quelques mois, entame son mea culpa. «Ma pire erreur aura probablement été de n’avoir pas mis en place un plan pour “l’après” au lendemain de ce qui fut, je pense, une intervention justifiée en Libye», a confié le président américain dans un rare entretien accordé à Fox News, chaîne qui défend ouvertement le parti républicain et ne se prive pas, d’ordinaire, de le critiquer.
À plusieurs reprises, le président américain a déjà reconnu que les États-Unis et leurs alliés auraient pu faire plus après l’intervention militaire en Libye de 2011 qui a entraîné la destitution de Mouammar Kadhafi et la fin de sa dictature. Devant l’assemblée générale de l’ONU en septembre, il avait reconnu que Washington avait aussi une part de responsabilité. «La Libye est plongée dans le chaos», a-t-il admis encore mi-mars dans les colonnes du magazine The Atlantic.
Le rôle ambigu de Washington
Le président Obama avait laissé la France et la Grande-Bretagne prendre la tête des opérations militaires, relayées par l’Otan. Washington avait alors parlé de son «rôle leader» tout en affirmant vouloir «laisser la main» à ses alliés français, britanniques et autres membres de la coalition. Mouammar Kadhafi a été tué en octobre 2011. Ensuite, le pays s’est rapidement délité.
Depuis, les milices rivales se disputent le pouvoir, et l’organisation État islamique a profité du vide étatique pour monter en puissance. Récemment, un processus fragile, soutenu par l’ONU et les grandes puissances désireuses de sortir la Libye du chaos, a permis la mise en place d’un gouvernement d’union libyen. Le premier ministre désigné de ce gouvernement, Fayez al-Sarraj, a réussi, depuis son arrivée à Tripoli le 30 mars, à engranger de nombreux soutiens, dont celui d’institutions économiques. Il a aussi obtenu le ralliement des autorités non reconnues qui contrôlaient la capitale libyenne depuis août 2014. Mais le chef de ce gouvernement parallèle, Khalifa Ghweil, a toutefois annoncé mercredi qu’il refusait de partir et qu’il demandait à son cabinet de rester en poste.
Lefigaro avec AFP