Cela n’est pas du goût de la Ligue des écoles coraniques du Sénégal et les dahira Rawdu-r rayâhîn, Muqaddamatu-l khidma, Qurratu-l’ayn et Khuddâmu-l khadîm de Touba de voir certaines dispositions introduites dans les réformes institutionnelles de Macky Sall.
Réunies samedi à Touba, ces organisations religieuses ont fustigé certaines dispositions du projet de loi portant réforme constitutionnelle et le projet de loi portant Code de l’enfant. Et l’appel à voter «Non», le 20 mars 2016, a été lancé, même si le chef religieux Serigne Fallou Mbacké Dioum estime que le pouvoir va tenter de soudoyer certaines personnes afin qu’elles votent «Oui».
La Ligue des écoles coraniques et les différents dahira proposent de supprimer du projet de Code de l’enfant la disposition dans l’article 62 qui autorise de mettre un terme à la grossesse résultant d’un viol de la fille. Les organisations religieuses présentent aussi l’alinéa 1 de l’article 17 de l’actuelle Constitution comme une disposition à modifier. Ainsi, pour les organisations, «entre un homme et une femme» doit être inséré dans la disposition suivante : «Le mariage et la famille constituent la base naturelle et morale de la communauté humaine», tel qu’écrit dans le projet de Constitution à soumettre lors du référendum du 20 mars prochain.
Les organisations considèrent le fait de rendre une quelconque disposition intangible comme une entrave aux droits des générations futures et une confiscation de leur liberté et, par conséquent, contraire à l’esprit de la démocratie. Elles demandent aussi de préciser dans la section II du chapitre II du projet de Code de l’enfant que l’époux est le chef de famille même si la responsabilité d’éduquer et d’entretenir les enfants incombe à tout le couple. «De supprimer du projet de Code de l’enfant l’article 50 fixant l’âge minimum du mariage et la disposition dans l’article 62 qui autorise de mettre un terme à la grossesse résultant d’un viol de la fille», selon la Ligue des écoles coraniques du Sénégal et les différents dahira de Touba.
Les religieux considèrent la nécessité, pour toute législation, de respecter les croyances et les valeurs morales de la société à laquelle elle est destinée. Pour eux, le droit inaliénable de toute génération à légiférer pour elle-même et le devoir de ne pas entraver ce droit doit être également considéré au même titre qu’il faut considérer l’attachement de la société sénégalaise dans ses différentes composantes aux valeurs religieuses et morales.
WALF