Le constat est le même dans tous les secteurs. Les syndicats ne décolèrent pas de constater que le gouvernement verse toujours dans le dilatoire pour respecter les accords qu’il avait signés avec des échéanciers précis. La majorité des syndicats a déposé son préavis de grève. Ce qui risque de mener le Sénégal vers des moments de tension sociale.
Dans l’Education, les enseignants râlent depuis février 2014 du fait de la non-matérialisation de la signature du protocole d’accords signé par les ministres concernés. Depuis, ils multiplient des grèves. L’école a même frôlé l’année blanche. D’ailleurs, l’année dernière, l’école a été sauvée de justesse après intervention du Premier ministre. Les responsables syndicaux estiment que le gouvernement manque de volonté. C’est pourquoi, depuis le début de ce mois de janvier, les syndicats sortent de leur mutisme pour se mettre en ordre de bataille. Lors de sa dernière conférence de presse, tenue la semaine dernière, le coordonnateur du Grand cadre des syndicats d’enseignants, Mamadou Lamine Dianté a averti que cette année, ils sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat, quitte à compromettre l’année scolaire. «Tant que la question de l’indemnité de logement n’est pas réglée, personne ne peut espérer la stabilisation de l’espace scolaire. Nous resterons fermes là-dessus. D’ici là, nous restons à l’écoute du gouvernement. Mais entre temps, nous allons faire des tournées nationales de mobilisation des enseignants pour qu’au matin du 8 février 2016, si rien n’est fait, que nous pussions engager la bataille. Et cette fois-ci, nous ne comptons pas nous allier à un quelconque médiateur», affirme Dianté. Qui donne un ultimatum à l’Etat. Le 8 février est donc la date butoir sinon les syndicats d’enseignants vont passer à la vitesse supérieure. Embouchant la même trompette, Abdoulaye Ndoye du Cusems tient toujours à l’alignement de leur indemnité de logement. Idem pour le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) qui court toujours derrière le respect des accords signés avec le gouvernement en mars dernier. Ce syndicat a déposé depuis le 4 janvier dernier un préavis de grève. Résultat : l’Université peut s’attendre à des perturbations en 2016 qui est aussi une année électorale à cause du référendum annoncé par le chef de l’Etat.
Pour ce qui est du secteur de la santé, le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas), joint par téléphone, regrette que le gouvernement peine toujours à respecter les accords signés le 14 février 2014. Mballo Dia Thiam, qui se fonde sur la sortie du responsable du Syndicat des impôts et domaines indiquant que le gouvernement a exonéré des entreprises coupables de fraudes fiscales, se désole de l’attitude de l’Etat. Il estime que cette exonération estimée à 50 milliards de francs Cfa, aurait pu servir à résoudre toutes les doléances soulevées dans le secteur de la santé. M. Thiam affirme que son syndicat se battra toujours pour l’intérêt des travailleurs.