Au premier jour de la Chambre criminelle d’appel de Dakar, un seul dossier a été examiné par les juges, les autres procès ajournés. La raison : les accusés n’ont pas été extraits de leurs cellules.
Condamné en 2011 à la prison à vie par la Chambre criminelle de Thiès, Djiby Lô devait comparaître, hier, pour être jugé en appel, à Dakar. Mais son procès a été reporté au 29 janvier prochain.
Le juge qui a constaté son absence dans la salle d’audience, a été obligé d’ajourner son jugement à cette date. Poursuivi pour «agression suivie de mort d’homme», l’accusé a été placé sous mandat de dépôt depuis le 5 novembre 2004. Il est ainsi contraint d’allonger son séjour carcéral, après 12 longues années de détention. Le même sort a frappé l’accusé Mamadou Diallo, en prison depuis le 6 mai 2009. Condamné à 10 ans de travaux forcés par la Chambre criminelle de Kaolack, en 2011, il devait répondre du crime de «trafic intérieur de drogue». Son jugement a aussi été reporté sine die. Aucune date n’a été retenue en ce qui le concerne. Tous ces deux renvois ont un seul et même motif : l’absence des détenus.
Renseignement pris, les gardes pénitentiaires ont signifié aux juges que «les accusés absents n’ont pas été extraits». En fait, certains d’entre eux sont ventilés dans les différents établissements pénitentiaires de Dakar, Saint-Louis, Kaolack, Tambacounda et même au Camp pénal de Koutal. Mais les responsables de l’Administration pénitentiaire ont fait la ferme promesse qu’il n’en serait plus jamais ainsi. Et que chaque accusé va désormais répondre présent à son jugement.
Cette attitude qualifiée de «négligence» par les avocats de la défense constitue la seconde du genre, après une première notée la semaine dernière. C’était lors de l’interrogatoire des accusés et par la désignation d’office d’avocats. A cette occasion, 19 accusés ont manqué à l’appel. Hier, un seul dossier a été jugé : l’affaire Alpha Dia alias «Gallo», poursuivi pour «agression». Emprisonné depuis 2003, sa peine de 12 ans infligés par la Chambre criminelle de Kaolack, en 2012, a été confirmée en appel. Mais il ne recouvre pas la liberté puisque détenu pour autre cause.