Le gouvernement guinéen n’a pas tardé à réagir à la menace de boycott du scrutin présidentiel brandie par l’opposition. Selon le porte-parole du gouvernement d’Alpha Condé, la menace montre plus un déficit d’information de l’opposition qu’un manque évident de progrès dans la mise en œuvre de l’accord politique du 20 août dernier.
«Cette déclaration de l’opposition doit être relativisée. Peut-être qu’un déficit d’information n’a pas permis à nos frères de l’opposition de savoir le travail réel qui est fait, notamment sur le fichier électoral.» Tel est le point de vue du gouvernement de Guinée après que l’opposition a menacé, lundi, de se retirer du processus électoral et de boycotter le scrutin présidentiel si les anomalies sur le fichier ne sont pas corrigées.
Les sept adversaires du président sortant, Alpha Condé, ont menacé, lundi au terme d’une réunion, de boycotter le scrutin présidentiel si l’accord du 20 août dernier signé avec le gouvernement n’est pas appliqué. L’accord politique définissait les conditions de la tenue de la présidentielle, à savoir la recomposition des communes rurales et urbaines, la réforme de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et l’assainissement du fichier électoral. L’opposition dit avoir constaté des lenteurs dans la mise en œuvre de l’accord. «La correction des anomalies sur le fichier est loin d’être terminée. Six régions administratives n’ont toujours pas vu des correctifs apportés au fichier», a affirmé au site africaguinee, Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition. L’opposition craint également que la date du 18 septembre fixée par les autorités et la Ceni visant à corriger le fichier électoral puisse conduire à bâcler la correction des anomalies.
Du côté du gouvernement, l’on préfère plutôt être conciliant et apaisant face à cette déclaration de menace de l’opposition. «La communauté internationale déclare qu’il y a des progrès significatifs dans la mise en œuvre de l’accord politique du 20 août. Ils se félicitent notamment des avancées sur la recomposition des délégations spéciales, la nomination des représentants de l’opposition à la Ceni et la révision du fichier électoral. Cela nous semble très clair et très encourageant», a indiqué, dans une déclaration, Damantang Albert Camara, porte-parole du gouvernement de Guinée. Avant d’ajouter à Guinéenews : «Les experts de l’opposition sont en train de travailler sur le fichier avec la Ceni et les partenaires techniques.» Pour cela, le pouvoir appelle l’opposition à garder la sérénité tout en estimant que la communication doit continuer entre la Ceni, les partenaires techniques et financiers et les états-majors des candidats. «Ces élections constituent une étape fondamentale de notre construction démocratique, c’est une responsabilité historique pour chaque Guinéen d’en faire partie», a souligné Damantang Albert Camara.