CHRONIQUE DE MAREME
Aicha : rétropédalage
Je quitte Marianne le cœur en miettes. Est-ce vraiment la solution ? Malick s’est toujours battu pour moi. Il a failli se ruiner pour me retrouver. Malgré mon passé, il m’a soutenu et surtout il m’a donné tout son amour pour être et rester avec moi. Avec lui, j’ai repris gout à la vie. Je ferai tout pour lui mais en voulant le quitter pour le sauver de la prison, je nous condamne car je sais au plus profond de moi que l’un ne peut vivre sans l’autre. A cet instant, mon portable sonne. Je ne décroche pas car ne connaissant pas le numéro et surtout parce que je n’étais pas d’humeur. Mais la personne insiste tellement que je finis par décrocher.
Moi (agacée) : ALLO !
Inconnu (en colère) : Enfin, petite folle. Qu’est-ce que c’est que cette façon de me quitter comme ça. Tu m’obliges à soudoyer un gardien pour t’appeler alors que je m’étais juré de ne pas entrer dans ces magouilles, crie Malick en colère. Je n’ose dire un mot ; mon cœur bat très vite. ALLO, vocifère-t-il encore.
Moi (paniquée) : Oui, répondis – je rapidement tellement son ‘allo’ est menaçant.
Malick : Je ne veux même pas savoir ce qui se passe dans ta petite tête de moineau. Juste te prévenir que si tu me quittes, je te retrouverais à ma sortie et je te botterais les fesses tellement fort que tu vas ameuter tout le quartier. Je souris à ces derniers mots.
Moi : Et qui te dit que je vais te quitter.
Malick : Parce que je te connais Aicha Ndiaye. Tu es impulsive, peureuse et influençable. Je ne sais pas ce que tu prépares mais sois sûre que je ne te laisserais pas faire ? Soof nga torop ah (tu es fatigante). Sache que ma patience a des limites et je ne suis pas ton toutou, crie-t-il encore plus fort. Waw, ma parole, il est vraiment fâché le mec, dis donc.
Moi (qui commence à m’énerver) : Pourquoi tu me cries dessus ?
Malick (toujours en criant) : Parce que ton naïveté infantile là commence à bien faire. Réveille-toi Aicha et arrête de réfléchir si négativement. Tu ne peux pas fuir à chaque fois qu’il y a problème, affronte-les. Adina dafa touki (c’est la fin du monde). Si tu n’es pas forte psychologiquement, on t’écrase comme une mouche.
Moi : Je veux juste vivre en paix et…
Malick : Alors meurs tout simplement.
Moi (outrée) : Quoi ?
Malick : Tu m’as bien entendu. Qu’est – ce que tu crois ? La vie n’est pas toujours rose Aicha. Tu rencontreras toujours des obstacles, des problèmes qui te feront perdre la raison mais cela ne doit pas être une raison pour abandonner. On doit toujours se battre pour son bonheur. Réjouie toi de ce que Dieu te donne car il y a des gens qui ont subi des atrocités cent fois plus grandes que les tiennes.
Moi (piquée au vif) : Je ne suis pas ingrate envers Dieu, sauf que….
Malick (me coupant encore) : Tu as été violée, frappée, enlevée et encore. Mais d’un autre côté, tu as une famille merveilleuse qui t’aime à la folie, une jolie petite fille, un bel appartement, un bon job et pour couronner le tout : l’homme de ta vie. Un homme dont toutes les femmes rêvent la nuit.
Moi (rire) : Oui c’est ça.
Malick (rires) : J’ai raison. Je suis beau, riche, bon au pieu, extrêmement gentil, bon pratiquant et surtout très droit. Que demander de plus.
Moi (me retenant) : Quelle modestie !
Malick : Bref, je veux juste te faire comprendre que tu devrais être toujours reconnaissante à Dieu pour ce qu’il t’a donné. Si tu souffres aujourd’hui, c’est parce que ton destin te prépare à de bien plus merveilleux pour demain. Il y a quelque temps, j’ai regardé un documentaire sur le Sud – Soudan fait par un journaliste, deux ans après la mort de John Garang, un chef rebelle qui compte parmi les rares chefs de guérilla à avoir gagné pour son peuple. Ce journaliste a parcouru le pays pour comprendre comment les milices ethniques qui se sont formées suite au nouveau vide de pouvoir et se sont mises à massacrer des civils par milliers. Je retiendrai toujours de ce documentaire, la découverte d’un groupe de survivants d’une minuterie qui avait fui son village pour se cacher dans la forêt. Ils étaient à peu près une cinquantaine de personnes, cachées dans une petite grotte, et avaient comme seule nourriture de la journée, une banane que l’un d’eux était allé chercher dans la forêt. A cette période, il y avait des opérations de sauvetage organisées par des ONG et ils ont eu la chance d’en faire partie. Quand on les a interviewés, ils ont dit qu’avant de s’échapper, ils ont subi les pires atrocités humaines, que leurs femmes et filles se faisaient violer pratiquement toutes les nuits, que la plupart des hommes du village avaient succombé à la torture, que tous leurs biens avaient été pris de force : maison, champs, bétail, habits…tout. Trois mois plus tard, le même journalise est allé les retrouver pour savoir ce qu’ils sont devenus. Ils étaient toujours là, le sourire sur leurs visages, en train de reconstruire de nouvelles maisons, de repaitre des champs, de réapprendre à vivre dans la dignité et le bonheur à travers le peu qu’ils avaient. Bref tout ça pour te dire qu’il y a des personnes qui ont des malheurs cent fois plus grands que le nôtre et pourtant elles s’accrochent. Tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir. A ces derniers mots, je fonds en larme.
Moi : Je t’aime tellement.
Malick (plus calme) : Alors reste et prouve-le. Ne baisse jamais les bras. Fais ton devoir, respecte les principes de la vie et laisse Dieu faire le reste. Silence…..
Moi (plus sereine) : Tu as raté ta vocation.
Malick : Ah bon ?
Moi : Oui, tu aurais dû être psychologue. Eclat de rire.
Malick : Bon, trêve de plaisanterie. Qu’est – ce que tu manigances avec Marianne ?
Moi (surprise) : Tu… Tu….
Malick : Avant de te joindre, j’ai d’abord appelé Dimitri pour lui demander de te faire suivre au cas où l’idée de quitter le pays te prendrait et il m’a dit qu’on venait de lui informer que tu étais avec Marianne qui est surveillée de très près par ses hommes. Alors ?
Moi (irritée) : Alors quoi ?
Malick (grande respiration) : Je n’ai pas de temps pour les devinettes, je n’ai acheté que dix minutes de conversation. Je t’écoute. Qu’est – ce que vous vous êtes dit ? Je prends un grand air avant de lui raconter de A à Z ce qui s’était dit. Alors que je m’attendais à entendre des récriminations, c’est un grand rire que j’entends au bout de la ligne.
Moi : Tu n’es pas fâché ?
Malick : Pourquoi ? Tu viens d’acheter mon ticket de sortie. C’est une excellente idée. On va faire exactement ce qu’elle veut. À la prochaine visite, tu viens avec les papiers de divorce et devant tout le monde on se donne en spectacle. Je demanderais à ma mère de venir avec les deux plus grandes mégères de la famille. Je verrais ce que je vais prétexter. Après coup, Dimitri va contacter anonymement les journalistes qui après vérifications vont étaler cela au grand public. Marianne n’y verra que du feu.
Moi (perplexe) : Tu n’as pas trop regardé de films toi ?
Malick (rire) : Beaucoup même. Il va falloir que tu sois une vraie comédienne.
Moi (incertaine) : Tu crois vraiment que cela va marcher ?
Malick : Tu voulais m’aider non ? Maintenant la balle est dans ton camp. Par contre, il est hors de question que tu lui donnes un franc. Met Dimitri en relation avec ton financier et ils feront de telle sorte qu’elle pense que l’argent lui a été viré. Il faut que je te laisse. Je t’appelle demain à la même heure pour qu’on peaufine tout cela. Je t’aime.
Moi : Je t’aime aussi…… Coupé.
Je souris, le cœur plus léger. Il a raison, il faut que je me batte pour nous.
Une semaine plus tard
Dibore : au tribunal
Je suis complétement dépassée par les évènements. Ma fille a demandé le divorce à son mari sans nous consulter. Moi comme son père, nous lui en voulons énormément surtout qu’elle nous fuit comme la peste et refuse de nous donner une quelconque explication. Le pire est que nous avons appris tout cela dans les journaux. Comment ma fille a pu changer à ce point et être aussi cruelle. D’après les journaux, elle lui a présenté les papiers de divorce devant la mère de Malick et ses tantes. S’en est suivi une grosse dispute avec les insultes et sans les gardiens, une bagarre allait éclater. J’en ai la chair de poule rien que d’y penser.
C’est aujourd’hui le procès de mon gendre et je ne voulais pas y aller mais mon mari a insisté. Cela fait une demi-heure que nous sommes arrivés. Aucun signe de ma fille.
Moi (me tournant vers Ngoor) : Chi la honte va me tuer. Je crois toujours qu’il ne fallait pas venir.
Ngoor (énervé) : Mon honneur ne me permet pas de ne pas être présent. Ta fille nous a assez mis la honte alors n’en rajoute pas.
Menoumbé (calme) : Arrêtez de la juger sans connaitre ses raisons. Jusqu’à preuve du contraire, je pense qu’elle a un motif bien défini pour avoir agi ainsi.
Ngoor (menaçant) : Je m’en fou, je n’ai plus de fille. Menoumbé essaye encore de dire un mot mais son père le regarde avec une telle méchanceté qu’il s’abstient finalement.
Nous entrons dans la salle d’audience qui commence à refuser du monde. Je baisse la tête et agrippe fortement le grand boubou de Ngoor. Ce dernier marche rapidement et dix secondes après, nous étions en face de mon gendre. Oh la honte de ma vie surtout quand il nous salue chaleureusement comme si de rien n’était. Comme toujours, il est élégamment habillé dans un costume gris qui rehausse son teint. Mon gendre est vraiment beau nak. Il m’a sorti un sourire si franc que j’ai oublié ma honte. Cette accalmie fut de courte durée quand sa mère s’approcha de nous avec son regard de lionne. Taye gnou dè (On va mourir).
Sokhna (rictus amère) : Vous n’avez pas honte de vous présenter ici après ce que votre fille a fait ?
Malick (regard désapprobateur) : Maman ce n’est ni le lieu ni le moment alors je t’arrête tout de suite. C’est compris ? Elle nous regarde à tour de rôle avant de nous lancer une chipatou digne d’une Linguère du Fouta. L’avocat de mon gendre nous fais signe d’aller rejoindre nos places. Ce qu’on fit sans tarder. J’ose enfin faire le tour de la salle des yeux. Il y avait Abi qui me salue avec le sourire qu’elle réprime rapidement au vu de sa belle – mère. Il y a aussi les sœurs de Malick, quelques oncles et tantes que je reconnais par ci, par là. Aucun signe d’Aicha. Je prends mon portable et tente encore de la joindre. Peine perdue, je regarde apeuré Menoumbé qui me sert très fort la main en me souriant. Je sors mon chapelet et commence à prier. Que Dieu nous vienne en aide. Amiin
Suzanne : rebondissement
La salle est à son comble. Cette semaine je n’ai pas vu Malick et ce que j’ai lu dans les journaux ne m’enchante guère. Je suis passée à deux reprises voir Aicha ; mais aucun signe. C’est comme si elle s’était évaporée dans la nature. Je ne comprends rien à cette histoire et j’ai le sentiment que quelque chose m’échappe. Le juge entre faisant lever automatiquement toute la salle, comme il est de coutume.
Un homme crie : La séance est ouverte.
Le juge (regardant méchamment Malick) : Veuillez-vous assoir.
Ç’est plus que de la malchance. Je ne sais pas ce que Malick a fait au bon Dieu, mais Il doit vraiment lui en vouloir pour le confronter à son pire ennemi dans un procès. Mon cœur commence à battre très vite. J’ai peur. D’après les informations rassemblées çà et là, le procès ne va pas durer étant donné qu’il y a peu de témoins. L’introduction des avocats de chaque partie commence. Celle de Marianne fut très virulente. Quant à Malick, il a été diplomate, concis et précis. Je ne sais pas à quoi il joue, à moins qu’il y ait un second plan. En tout cas, ça démarre vraiment mal pour nous. Je commence à transpirer et la salle devient étouffante d’un coup ; surtout quand la sœur de la plaignante ouvrit les débats avec un témoignage plus que désavantageux pour Malick. Et, à la stupéfaction générale, Maître Ndour ne lui posa aucune question. Cette fois j’en suis sûre, quelque chose se prépare. Je profite de l’installation de Marianne devant la barre pour me rapprocher de Malick.
Moi : Pst, sifflais-je. Il se tourne vers moi et me regarde avec malice. Que se passe-t-il, chuchotais – je avec des mimiques. Il pose un doigt sur son oreille ensuite sous son œil du genre écoute et regarde. Ensuite, il me sourit et me fait un clin d’œil. Là, il vient de me confirmer ce que je pensais. Comme si on venait de m’enlever un poids très lourd de la poitrine. Je rejoins ma place et attends avec impatience la suite.
Habillée comme une princesse, Marianne fait le tour de la salle des yeux avant de s’arrêter devant Malick. Elle finit par baisser les yeux et commence à se torpiller sa jupe courte qui dévoile ses longues jambes bien fuselées. Cette femme pourrait avoir tout homme qu’elle veut. Pourquoi s’acharner ainsi jusqu’à inventer un meurtre. Hé la femme est mystérieuse.
Le juge : Jurez-vous de dire toute la vérité, rien que la vérité quoi qu’il vous en coûte :
Marianne (levant la main) : Je le jure. Elle regarde encore Malick et un langage de sourd se déroule devant nous. La jeune fille finit par baisser la tête.
Son avocat (vient se mettre devant elle) : Mme Cissé, il y a un mois Me Kane ici présent est venu vous voir pour disons rompre avec vous. Racontez-nous comment il a essayé de vous tuer ?
L’avocat de Malick : Objection votre honneur.
Le juge : Objection retenue. Contentez-vous de poser vos questions Maitre.
L’avocat de la partie civile : Je reformule ma question. Que s’est-il passé ce fameux soir-là ?
Marianne (hésitante) : Je ne sais pas par où commencer. Elle regarde encore Malick avant d’éclater en sanglots.
L’avocat de la partie civile : Prenez votre temps mademoiselle. Je sais que c’est difficile d’être en face de cet homme, mais essayez.
Marianne (reniflant et essuyant ses larmes de crocodile) : Depuis hier, j’ai des flashes qui me reviennent et ….
Son avocat (fronçant les cils) : Des flashes du fameux soir ? Prenons d’abord le début. Vous….
Marianne (cri strident) : Nonnn. Silence total dans la salle. Tout le monde se regarde à tour de rôle. D’une voix petite elle dit : Il n’a pas essayé de me tuer. Brouhaha de surprise …
Son avocat (paniqué) : Je crois que ma cliente est un peu secouée de voir son bourreau en face d’elle alors je demande au tribunal une petite pause s’il vous plaît.
Marianne (se levant avec fracas) : Je ne suis pas secouée au contraire. Il n’a pas essayé de me tuer cria-t-elle encore. Brouhaha plus fort dans la salle. On dirait qu’elle vient de lâcher une bombe atomique.
Le juge tapant sur la table : silence dans la salle. J’ai dit silence dans la salle. Il se tourne vers Marianne, le regard colérique. Si vous le souhaitez, nous pouvons faire une pause le temps de vous reprendre et de parler avec votre avocat.
Marianne (stricte et agressive) : Non Monsieur le juge. Je veux en finir avec cette histoire et m’excuser du tort que j’ai fait à Malick.
Le juge, comme l’avocat, semble dépassé par la situation. Ce dernier lève les mains au ciel et va s’assoir à sa place irrité plus que jamais. D’un geste décourageant, le juge fait signe à Marianne de continuer.
Marianne (la tête baissée) : En fait depuis avant – hier, j’ai des visions et maintenant que je suis en face de lui, les souvenirs me reviennent avec netteté. Ce soir-là, il est venu m’annoncer qu’il me quittait et moi dans un moment de désespoir j’ai pris un couteau pour me tuer et…..Elle se tait. Toute la salle retient son inspiration attendant qu’elle finisse cette confession si fracassante. Elle regarde tristement Malick avec ses larmes qui semblent cette fois sincère avant de continuer. Pardonne-moi Malick, quand je me suis réveillée à l’hôpital, je ne me souvenais que du moment où tu m’as jeté la vase. Mon esprit avait occulté cette partie où je voulais me tuer et que tu m’as lancé la vase pour me sauver. Je suis si désolée, pleura – t – elle de plus belle. Pendant presque cinq secondes on a entendu les mouches survolaient la salle tellement il y régnait un silence de mort. Et bang ! Tout le monde parle en même temps.
L’avocat de la partie civile se prend la tête, celui de Malick sourit en tapant l’épaule de ce dernier et le juge kéh kéh kéh, je préfère vous laisser imaginer sa tête.
Dung dung dung (coup de pilon du Juge)
Le juge : Silence dans la salle. Etant donné que l’accusateur vient de se rétracter, je déclare le procès nul et non avenu. La séance est levée, finit-il en se levant énergiquement pour quitter la salle. Je vois certains journalistes sortir de la salle en courant. C’est toujours le concours du plus rapide à donner l’information en premier.
Tout le monde se dirige vers Malick pour le féliciter. Sa mère le prend dans ses bras avec des pleurs. Je vois le père de Marianne parler avec sa fille en la secouant. Sa petite sœur quitte la salle en claquant violement la porte. Tout s’est passé tellement vite que je suis comme Abi, je reste debout sans réagir, regardant le déroulement des actions. Je regarde Malick qui est entouré de tous ses proches. Il fait un signe à son avocat qui s’éclipse. J’essaye de me frayer un chemin dans cette foule opaque qui l’entoure. Quand il me voit, il me sourit et me tend la main que je prends pour m’approcher.
Moi : Donc c’était ça ton plan. Comment tu as fait ?
Malick (regardant derrière moi) : Ce n’est pas moi mais elle. Instinctivement, nous tournons tous nos têtes pour voir qui est- ce que Malick désignait. Aicha, les yeux pétillants d’amour et de bonheur se dirige vers nous. Alors là, je suis bluffée. Mon patron se fraye un chemin sans se soucier des récriminations et prend sa femme dans un tourbillon de bras. C’est comme s’ils étaient seuls au monde. Chaque être sur terre voudrait vivre cet amour si pur et si fort. Même si mon mari et moi nous nous aimons, celui de Malick et d’Aicha va au-delà de l’amour platonique, il est profond, pur, innocent et sans forme. Leur amour n’a pas besoin de marchandage ni de preuve, il est là, présent et indestructible.
Marianne (s’approchant avec férocité) : C’est quoi cette histoire ? Mon patron se détache enfin d’Aicha qui essuie des larmes de joie.
Malick (souriant) : Tu crois vraiment que tu pouvais nous séparer ? Tu es pathétique !
Marianne (tremblante) : Tu veux dire… Elle se prend la bouche d’horreur. Je vais vous pourrir la vie espèce de salaud, crie – t – elle en se ruant sur eux. Avant même qu’elle n’atteigne Malick, Abi était en face d’elle. Pan et pan. Imaginez les gros bras d’Abi sur Marianne, on aurait dit qu’elle malaxait de la purée entre ses mains. Complétement décoiffée, son haut déchiré, Marianne crie au secours comme une folle. Chi Abi nak moo sokhore (est méchante). En tout cas, moi je ne vais jamais l’affronter à l’avenir. Personne n’arrivait à détacher Abi de Marianne. Après en avoir ri jusqu’à en pleurer, Malick la soulève finalement. Je me demande d’où il tient cette force vu la gabarie d’Abi. La pauvre Marianne est vite évacuée de la salle par son avocat qui jure qu’il va porter plainte pour coups et blessures volontaires. Malheureusement pour Marianne, c’est elle qui a attaqué et cela devant tout le monde.
Abi essaye de se recoiffer tout en fuyant le regard de son mari croyant qu’il va certainement la réprimander. Mais ce dernier, s’approche d’elle et lui donne une bise en la soulevant.
Malick (sourire) : Sama Awa Bouri Keureum waye (ma première et reine de la maison). Tu sais que je t’aime. Aujourd’hui je vais te décorer. Eclat de rire général.
La mère de Malick s’approche doucement de lui en lui tirant la chemise.
Sokhna (regardant Aicha) : Tu veux bien me dire ce qui se passe mon fils.
Malick : Je te dirais tout maman. Rentrons d’abord à la maison. Vous êtes tous invités. Mouhamed, crie – t – il.
Mouhamed : Oui chef répond-il.
Malick : Appelle la dibiterie et commande moi dix moutons. Il encercle ses deux femmes entre ses bras en concluant : Chéries taye kou ayé ? (A qui le tour aujourd’hui ?)
Aicha et Abi (crient en même temps) : Moi moi moi ….
FIN
Je publierai le prologue de Wassanam et le résumé du prochain livre d’ici lundi. Merci à tout le monde. Vous n’avez pas seulement été des lecteurs, mais vous m’avez accompagnée dans l’écriture, conseillée dans la suite de l’histoire et surtout vous m’avez boostée quand je n’avais pas le moral ou quand je n’avais pas la force pour continuer. Au file des ans, vous êtes devenus des amis et je n’ose donner un nom tellement vous êtes nombreuses avec qui je discute en inbox. Wassanam 2 est fini avec 23 chapitres soit 235 pages. Waw, on a fait du chemin.
A très bientôt pour une nouvelle histoire encore plus belle …
Par Madame Ndèye Marème DIOP
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