« La presse sénégalaise vit ces temps-ci comme un naufragé en pleine mer : à bout de forces, à bout de souffle », écrit Sidy Diop, journaliste au quotidien national « Le Soleil » sur sa page Facebook.
Selon l’éditorialiste, la situation actuelle de la presse sénégalaise est due aux promesses non respectées du gouvernement et à l’absence d’innovation de la part des dirigeants de presse.
« L’État, qui avait entrepris un assainissement du secteur – louable sur le papier, contesté dans ses méthodes – garde entre ses mains une bouée de sauvetage : 2,9 milliards de francs destinés au Fonds d’appui et de développement de la presse », affirme Sidy DIOP.
Il estime que cette somme due aux médias reste une bouée de sauvetage bien visible, « mais elle reste suspendue au-dessus des flots, inaccessible ».
Selon l’éditorialiste du « Soleil », les conséquences des vies professionnelles qui s’épuisent sont significatives. Des publications risquant de disparaître entièrement, emportant avec elles des décennies d’expérience, des voix critiques et des fragments de vérité.
Sidy DIOP, au-delà de critiquer l’inaction de l’État, met en cause les dirigeants des médias qu’il reproche de manquer d’innovation.
« Trop longtemps, ils se sont reposés sur les subventions publiques, oubliant que le métier doit s’adapter à de nouvelles habitudes : lectorat numérique, publicité volatile, concurrence des réseaux sociaux », déclare Sidy DIOP.
Alors que de nombreux groupes de presse manifestent des problèmes financiers pour respecter leurs obligations, le reporter du « Soleil » estime qu’il est crucial d’apporter un appui aux médias. « Soutenir la presse n’est pas un luxe : c’est une obligation républicaine. Et exiger des patrons qu’ils innovent n’est pas une cruauté : c’est une condition de survie », lance Sidy DIOP.
Rémi SOUSSO