La chambre d’accusation examine ce mercredi l’ordonnance d’incompétence rendue par le juge Idrissa Diarra dans le dossier opposant Tabaski NGOM à l’actuel ministre Moustapha DIOP. Selon le journal L’AS, qui rapporte l’information, cette audience fait suite au pourvoi introduit par le procureur SYLLA, lequel réclame la réintégration du ministre dans la procédure judiciaire.
Au cœur de l’affaire, un prêt de 700 millions de francs CFA que Tabaski NGOM, ancienne administratrice de l’ACP de l’APROSI, affirme avoir consenti à Moustapha DIOP. Le juge Diarra avait écarté ce dernier de la procédure, estimant que les faits qui lui sont reprochés relèvent de la compétence exclusive de la Haute Cour de justice. Par conséquent, Moustapha Diop avait été exclu du champ d’action du Pool judiciaire financier (PJF), rappelle L’AS.
En parallèle, les avocats de Tabaski NGOM ont adressé une lettre de protestation au Garde des Sceaux, Ousmane DIAGNE. Dans ce courrier – dont L’AS dit avoir obtenu copie – ils dénoncent les conditions de détention de leur cliente à la maison d’arrêt pour femmes de Liberté VI.
Les conseils évoquent de « graves atteintes à ses droits fondamentaux » : menaces de mort, harcèlement par des codétenues, absence de soins médicaux malgré un état de santé critique, entre autres griefs. Ils s’insurgent également contre la détention prolongée de Tabaski Ngom, alors que « Moustapha DIOP, pourtant au cœur de la plainte initiale, n’a toujours pas été convoqué, ni même entendu à titre de témoin », malgré l’audition de plusieurs de ses collaborateurs par la Division des investigations criminelles (DIC) et la Brigade de recherches de la gendarmerie de Mbour.
Les avocats réclament l’ouverture d’une enquête sur les conditions de détention de leur cliente et exigent « un traitement judiciaire équitable, conformément aux réquisitions du procureur en faveur de l’implication de Moustapha DIOPdans cette affaire », conclut L’AS.
Babacar NGOM