Ce jeudi, l’alliance SYTJUST-UNTJ s’est manifestée pour dénoncer ce qu’elle considère comme une « trahison » de la part du ministre de la Justice. Le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) et l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) ont publiquement dénoncé le ministre, l’accusant d’avoir « intentionnellement induit en erreur » les travailleurs de la justice pendant une période de quatorze mois, prétendant à un dialogue social qu’il prétendait authentique.
Selon le communiqué que Walfnet a reçu ce jeudi, durant toute cette période, les deux syndicats ont collaboré de manière responsable et sincère lors de diverses réunions avec les services techniques du ministère concerné, dans l’objectif de modifier deux décrets considérés comme injustes.
Ces textes empêchent notamment l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2 et bloquent la constitution initiale du corps des assistants des greffes et parquets (AGP).
Les deux syndicats soulignent qu’un accord solide avait été établi, lors de l’atelier national de validation et de partage qui s’est tenu du 25 au 27 novembre 2024 à l’hôtel Royal Saly, sous la supervision directe du ministre.
Lors de cette réunion, deux propositions de décret avaient été approuvées : l’une concernant la modification du statut des fonctionnaires judiciaires et l’autre en lien avec la création et le fonctionnement du Centre de formation judiciaire.
« C’est donc avec stupeur et indignation que nous avons pris connaissance du communiqué publié aujourd’hui par le ministre, marquant un revirement aussi brutal qu’injustifiable », affirme l’entente SYTJUST–UNTJ.
Elle considère que cette décision détruit intégralement le processus de dialogue mis en place et marque la rupture de la confiance des employés de la justice envers leur autorité supérieure. L’entente exige une stricte application des obligations contractées par l’État depuis 2018, notamment : l’alignement des greffiers au niveau A2 et la création initiale du corps des AGP sans exigence de formation préalable.
« Trop, c’est trop. Nous n’acceptons plus l’injustice dans le secteur de la justice », lancent les syndicats, qui dénoncent « la duplicité et le cynisme administratif ».
Ils prévoient, par la suite, d’intensifier le mouvement syndical jusqu’à ce que leurs revendications jugées justes et non sujettes à négociation soient comblées. À ce jour, le ministère de la Justice n’a pas encore réagi officiellement suite à cette déclaration ferme de l’accord SYTJUST-UNTJ.
Rémi SOUSSO