Lundi, des éducateurs spécialisés provenant des régions de Kaolack, Fatick et Kaffrine (centre) ont débuté une session visant à améliorer leurs aptitudes individuelles et collectives pour gérer les situations stressantes dans leur travail et renforcer leur résilience, comme l’a observé l’APS.
Cette activité, qui devrait se dérouler sur trois jours, est organisée par la Direction générale de la protection judicaire et sociale (DGPJS), par le biais de l’Inspection de l’éducation surveillée et de la protection sociale (IESPS). Celle-ci est responsable de la mise en œuvre de la protection judiciaire et sociale établie par l’État pour les enfants victimes, témoins, en situation de risque et/ou en conflit avec la loi, ainsi que pour les jeunes majeurs n’ayant pas atteint 21 ans et étant en danger.
La rencontre qui a enregistré la présence de l’adjoint au gouverneur de Kaolack chargé du développement, Mamadou Habib KAMARA, et des autorités judiciaires de la Cour d’appel de Kaolack, s’inscrit dans cadre du Programme d’amélioration de l’accès et de la qualité des services socio-éducatifs de protection de l’enfant (PAQ/SPE).
« L’IESPS de Kaolack, à l’instar de ses consœurs à travers le pays, a identifié comme priorité la formation de ses agents sur la gestion du stress et le développement de la résilience. Ce choix est à la fois pertinent et courageux. Pertinent, parce qu’il répond à un besoin criant exprimé par les éducateurs spécialisés. Courageux, parce qu’il implique une introspection et une remise en question de la posture professionnelle », a souligné la magistrate Anna Pène TELICO.
Directrice adjointe de la DGPJS, Mme TELICO a affirmé que le stress, inhérent au métier de protection de l’enfant, peut être destructeur, s’il n’est pas compris, apprivoisé et transformé. « La résilience, quant à elle, est cette capacité précieuse qui permet de continuer à avancer, de prendre soin des autres tout en prenant soin de soi-même », a-t-elle poursuivi.
Dans une région comme Kaolack, couvrant une superficie de 24 847 km2 sur l’étendue nationale de 196 712 Km 2, où les défis sont nombreux face à la pauvreté portée à un indice de 37,8 pour une population de 1 127 119 habitants, 31 éducateurs spécialisés répartis dans 12 services ont pu encadrer 1934 enfants en difficulté en 2024, a signalé Anna Pène TELICO.
« Pour pérenniser cette performance, qui n’est pas sans effet sur les maitres d’œuvre, il importe d’explorer les méthodes de résilience techniques, sinon cliniques, d’autoprotection face au stress que peut générer l’ampleur de la vie professionnelle. Cette nécessité est d’autant plus soutenue si on en jauge la fragilité de l’objet du travail : l’enfant », a-t-elle insisté.
Rémi SOUSSO