Jeudi, le Festival international de la littérature de Dakar (FILID) a été animé par un panel consacré à la littérature en tant que lien entre les peuples. Cette discussion a vu la participation d’écrivains culturels sénégalais, maliens, congolais et djiboutiens.
« (…) Nous pouvons citer deux exemples où la littérature était une passerelle entre les peuples, notamment la parution en 1921 du roman +Batouala+ de René Maran, où le peuple français a été informé sur la déshumanisation liée à la colonisation et a refusé d’endosser la responsabilité », a expliqué le secrétaire général de l’Association des écrivains sénégalais, Pr Djibril Diallo FALEME.
Lors d’une interview avec l’APS, il a aussi mentionné « le combat des auteurs intellectuels, tels que Jean-Paul Sartre, Maurice de Lafosse, etc. ». Il a souligné que grâce à l’écriture, ces auteurs ont progressivement aidé les peuples africains à accéder à l’indépendance.
« Une passerelle se construit avec le temps. Nous n’avons pas encore réussi à développer une industrie littéraire ici en Afrique et on ne pourra pas parler de passerelle, sans pour autant qu’il y ait ce développement », a quant à elle déclaré Marie SAMBAY, distributrice et présidente du Festival international du livre de Kinshasa.
Pour elle, la littérature devrait simplement servir de lien unificateur entre les différentes communautés en Afrique déjà existantes. Pour l’écrivain Fally Diaïté KABA, la littérature orale et écrite devrait être un pont à « aménager, conformer et rendre paisible ».
Selon ses dires, cette passerelle devrait se manifester par une libre circulation entre les États. « Quel que soit l’état de la passerelle, c’est l’endroit où l’on s’y trouve qui est important. Le peuple est complexe et sensible, il est une ethno-culture ayant besoin que l’on respecte sa diversité, sa sensibilité, pour que chacun se retrouve dans sa littéralité », fait-il remarquer.
Omar YOUSSOUF, un Djiboutien ancien enseignant en littérature et éditeur, a mis en valeur l’œuvre de l’écrivain qui transmet son message oralement et par écrit de manière locale et internationale. Il a également souligné que la littérature écrite facilite le dialogue entre les lecteurs et les auteurs.
Le Festival international de la littérature de Dakar (FILID) a lieu du 21 au 24 mai.
Rémi SOUSSO