Un nouveau front politique, le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), a été lancé par plusieurs partis d’opposition et organisations de la société civile pour contester la légitimité du pouvoir du parti Pastef et appeler à une résistance nationale.
Le FDR dénonce une série de manquements et de dérives du gouvernement Pastef, mettant en péril, selon eux, « les fondements de la démocratie sénégalaise ». Ils contestent notamment les conditions entourant les élections législatives de novembre 2024, marquées par des accusations d’opacité, de violence et d’arrestations arbitraires.
« Les élections législatives de novembre 2024 ont été caractérisées par une opacité notoire allant de la dissimulation de la date du scrutin pour surprendre l’opposition jusqu’à l’utilisation massive de la violence et les arrestations arbitraires, notamment à Dakar, le tout pour s’octroyer une majorité parlementaire mécanique », dénonce le communiqué du FDR.
L’opposition critique également la gestion unilatérale du processus électoral, la transhumance massive des maires vers le parti au pouvoir, ainsi que la faible participation électorale, avec plus de la moitié des électeurs qui n’ont pas jugé utile d’aller voter.
« Tout le monde comprend dès lors que la composition de l’Assemblée nationale, avec plus des deux tiers de députés affiliés à Pastef, ne reflète aucunement la réalité du rapport des forces politiques de notre pays », affirme le FDR.
Au-delà des élections, le FDR s’inquiète de l’enlisement du pouvoir dans une logique de règlement de comptes et d’une volonté de liquidation des libertés démocratiques. Ils dénoncent les emprisonnements et poursuites judiciaires injustes contre des journalistes et opposants, la confiscation illégale du poste de Vice-président de l’Assemblée nationale, la destitution du maire de Dakar dans des conditions indignes, ou encore la levée controversée de l’immunité parlementaire d’un député.
« Le pouvoir Pastef s’enlise dans une logique de règlement de comptes et une volonté de liquidation des libertés démocratiques si chèrement conquises par des décennies de lutte de notre peuple », s’indigne le communiqué.
Le FDR s’alarme également de la restriction des manifestations pacifiques, de la campagne contre les partis politiques, et de la révision des listes électorales sans concertation avec l’opposition, y voyant des signes de coups de force antidémocratiques à venir.
Sur le plan socio-économique, le FDR critique la gestion du pouvoir Pastef, l’accusant d’entraîner le pays dans la paupérisation et le désarroi. Ils pointent du doigt la quasi-faillite de l’État, l’absence de soutien aux victimes d’inondations et aux paysans, les mobilisations d’étudiants contre le non-paiement de leurs bourses, ou encore la recrudescence des départs en pirogue vers l’Europe.
Face à cette situation, le FDR appelle à une mobilisation générale pour défendre la République et ses valeurs fondamentales. Ils exigent la libération des prisonniers politiques, le respect des libertés et droits démocratiques, l’ouverture de concertations sur le processus électoral, et la solidarité avec les populations en lutte.
Le FDR entend engager des actions décisives dans les prochaines semaines pour faire entendre leurs revendications et s’opposer aux politiques du pouvoir Pastef.
Liboire SAGNA