Le bilan des manifestations étudiantes à travers le Bangladesh s’est alourdi dimanche à au moins 93 morts, tandis que des centaines d’autres personnes ont été blessées par balles, lors de cette nouvelle mobilisation exigeant la démission du gouvernement de la Première ministre Sheikh Hasina.”Le nombre de morts dimanche à travers le Bangladesh est passé de 32 à 93″, a rapporté le journal local Prothom Alo.
Dans un communiqué, Sheikh Hasina a qualifié de “terroristes” les manifestants “qui ont eu recours à la violence”, avertissant que le gouvernement prendrait des mesures strictes contre les “criminels”.
Selon le journal Dhaka Tribune, citant un communiqué du ministère de l’Intérieur, un couvre-feu pour une durée indéterminée a été décrété dans la capitale, Dhaka, et dans certaines régions. Le gouvernement a déclaré trois jours fériés dans tout le pays.
En outre, le gouvernement a ordonné l’interruption du service Internet mobile bloquant par la même occasion les applications Facebook et WhatsApp.
Les victimes ont trouvé la mort lors d’affrontements entre manifestants d’un côté et policiers et partisans du parti au pouvoir, la Ligue Awami, de l’autre.
Samedi, Nahid Islam, l’un des coordinateurs du mouvement de protestation a appelé lors d’un rassemblement dans la capitale, Dhaka, la Première ministre à démissionner et à assumer la responsabilité des morts survenues lors des manifestations.
Islam a également appelé les citoyens à s’abstenir de payer les impôts et les factures de services publics, à fermer toutes les usines et tous les bureaux et à arrêter les transports jusqu’à la démission du gouvernement Hasina.
Au cours des dernières semaines, les manifestations étudiantes à travers le pays ont fait 147 morts, selon le ministre de l’Intérieur Asaduzzaman Khan Kamal, tandis que les médias locaux ont annoncé que plus de 200 personnes avaient été tuées.
Les analystes estiment que dimanche a été une journée tendue à travers le pays, alors que le parti au pouvoir, la Ligue Awami, a mobilisé ses partisans pour répondre aux manifestants.
Au Bangladesh, les étudiants exigent depuis plusieurs semaines l’abolition d’un système de discrimination positive (quotas) dans les emplois du secteur public, partiellement aboli en 2018, et restauré en juin dernier par la justice, mettant le feu aux poudres, avant un nouveau retournement fin juillet de la Cour suprême.
AA