Après le redressement fiscal de plusieurs entreprises, le gouvernement suspend tous recrutements, signatures de convention, de publicité jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure est prise, dans une note circulaire, transmise par le Premier ministre à ses collaborateurs, leur demandant de lui faire parvenir tous les documents relatifs à l’inventaire desdits services.
Que les prétendants à des postes dans l’administration, les cabinets d’expertise et entreprises ayant des fonds à recouvrer auprès des services de l’Etat patientent encore. Les nouveaux tenants du pouvoir, qui priorisent la reddition des comptes, ne sont pas dans cette dynamique. En atteste la circulaire estampillée «urgent» du Premier ministre, donnant des instructions aux ministres et directeurs généraux de lui faire parvenir, au plus tard le 1er juillet 2024, des documents d’audits de leurs départements. Dans la note intitulée : rationalisation des dépenses de l’Etat, il est mentionné ceci : «Dans le cadre de la politique de rationalisation des dépenses de l’Etat et en vue d’optimiser les résultats et impacts attendus, je vous demande de me faire parvenir, au plus tard le 1er juillet 2024, les documents et informations concernant l’ensemble des départements et agences rattachés à vos ministères ».
Sur la liste, figure un inventaire de tous les contrats ou conventions signés avec des cabinets d’expertise, juridique, comptable, etc., l’inventaire de tous les recrutements de personnel sur les trois dernières années, à savoir 2022, 2023 et 2024. Cela comprend tous les types de contrats : contrats à durée déterminée (Cdd) et contrat à durée indéterminée (Cdi). Faisant référence aux médias, le Premier ministre demande aux différents ministres de lui faire parvenir également «l’inventaire des contrats de prestation publicitaires».
Cette nouvelle affaire venue s’ajouter au redressement fiscal des entreprises de presse risque d’empirer la situation de précarité que vit le secteur. «A titre conservatoire, je vous instruis de vous abstenir d’engager toute convention jusqu’à nouvel ordre», conclut Ousmane Sonko. Toujours au registre de la rationalisation des dépenses de l’Etat, Ousmane Sonko avait ultérieurement instruit les ministres, directeurs généraux et chefs de service de suspendre tous les partenariats privé-public. Plus loin, il leur avait demandé, dans un bref délai, de lui parvenir des rapports sur ce point. Non sans oublier les audits qui ont été demandés à ces derniers. D’ailleurs, des investigations effectuées dans certaines entreprises révèlent des pratiques «peu orthodoxes» dans la gestion des deniers publics.
Salif KA