Ibrahima FALL ne s’est pas présenté ce mercredi matin au tribunal départemental de Tivaouane. Ce chauffeur sénégalais pris à partie par deux ressortissants chinois exploitant une Carrière à Darou Khoudoss en début de juin, serait mal en point, selon son avocat, Me FATY. Qui a brandi une nouvelle Incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours pour justifier l’absence de son client à la barre. « L’état de santé de mon client est devenu préoccupant. Il a rechuté et est incapable de tenir debout devant une barre. Nous attendons les résultats du scanner qu’il a fait pour savoir si son cas nécessite qu’il subisse une intervention chirurgicale », a expliqué l’avocat de la partie civile.
Me FATY d’insister sur la gravité de l’état de santé de Ibrahima FALL pour demander le renvoi de l’audience programmée ce jour. « C’est une question de vie ou de mort. Une question de santé. Mon client va très mal. Nous avons tous vu sur la vidéo l’un des prévenus apposer son genou pendant plusieurs minutes sur son cou. Nous demandons à ce que le procès soit renvoyé », dit-il.
Me Ousmane SARR, qui représente les deux Chinois et leur interprète sénégalais, qui ne s’est pas opposé à cette demande de renvoi faite par la partie civile, a cependant formulé une demande de liberté provisoire pour ses trois clients. Selon lui, depuis près de deux mois, les prévenus sont retenus en prison. Alors qu’ils ont des garantis de représentation. « Les deux ressortissants chinois détiennent une entreprise ici. Ils n’ont aucun intérêt à quitter le pays. Quant à leur collaborateur, il est Sénégalais. Nous demandons donc au tribunal de leur accorder une liberté provisoire en attendant que le plaignant puisse se présenter », indique l’avocat.
« Leur remise en liberté provisoire pourrait causer des troubles à l’ordre public »
Le Ministère public s’est opposé à la demande de liberté provisoire de l’avocat de la défense pour des raisons de sécurité. Selon lui, compte tenu du contexte et de l’ampleur suscitée par la publication de la vidéo sur les Réseaux sociaux, une liberté provisoire pourrait entraîner des représailles de la part de la famille du plaignant. « C’est même risqué pour les prévenus qu’ils soient remis en liberté avant le jugement. Ils pourraient subir des représailles, vu l’état de santé du prévenu évoqué par l’avocat de la partie civile. Il y a un risque réel de trouble à l’ordre public », a indiqué le représentant du Parquet.
Le président du Tribunal, Ibrahima SARR a ainsi accédé à la demande de renvoi de la partie civile et accepté les arguments sécuritaires du Ministère public quant à la liberté provisoire demandée par la défense. L’audience est renvoyée pour le 03 juillet 2024.