Le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine a étayé jeudi les raisons pour lesquelles la France s’est abstenue de voter la récente résolution présentée au conseil des droits de l’Homme de l’ONU proposant notamment un embargo sur les armées à destination d’Israël.
Répondant à une question d’Anadolu, Lemoine a souligné que la résolution en question est plus large que la question d’exportation d’armes et rappelé que la France avait préalablement voté en faveur de deux autres résolutions présentées au conseil des droits de l’homme dont une consacrée à la colonisation.
S’agissant de la dernière résolution présentée au Conseil en fin de semaine, « la France a fait le choix de s’abstenir pour trois raisons », a-t-il indiqué.
D’abord « on a trouvé que la résolution anticipait le travail des juridictions internationales en qualifiant certains faits et actes, hors comme vous les savez les mots ont un sens et pour parler de génocide il faut vraiment être certain de pouvoir utiliser ce mot, il nous semblait plus logique d’attendre que ces juridictions donnent leur avis avant de pouvoir utiliser ces mots dans ce contexte », a-t-il souligné.
La deuxième raison pour laquelle la France s’est abstenue « est que la résolution ne condamnait pas explicitement les attaques du 07 octobre, il y avait tendance à nier un peu le droit d’Israël à se défendre et enfin parce que le texte de cette résolution comprenait une mention très problématique qui contestait la réalité de l’antisémitisme », a jouté le porte-parole du Quai d’Orsay.
« Mais pour autant et au vu de la situation humanitaire catastrophique à Gaza nous n’avons pas voté contre ce texte comme l’ont fait plusieurs pays européens, nous avons fait le choix de l’abstention », a-t-il souligné.
Répondant à deux autres questions d’Anadolu relative à la poursuite de livraison d’armées à Israël et les récentes révélations faites par « Disclose » concernant la présence de composants français dans les mitrailleuses israéliennes utilisées lors de massacres de civils à Gaza, Lemoine a indiqué que s’agissant de la livraison d’armes il a eu l’occasion « de répondre plusieurs fois à cette question » et s’agissant du cas spécifique évoqué par certains médias, « je ne peux que vous renvoyer aux déclarations du ministre des armées sur le sujet je ne peux pas dire mieux que lui ».
Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a admis, l’envoi de composants de munitions à Israël, tout en insistant sur leur destination de réexportation.
Ce point a été précisé à Anadolu fin mars alors que le Gouvernement français avait auparavant affirmé n’envoyer que des équipements défensifs.
Agence Anadolu