Les Etats des Caraïbes, réunis en urgence depuis lundi avec des représentants de l’ONU, veulent croire à l’ouverture d’« une transition pacifique du pouvoir », alors que des gangs avaient réclamé le départ du premier ministre.
Selon des sources de nos confrères du journal Le Monde, le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a accepté de démissionner, a annoncé mardi 12 mars l’actuel président de la Communauté des Caraïbes (Caricom), Mohamed Irfaan Ali, chef de l’Etat du Guyana. « Le gouvernement que je dirige ne peut rester insensible à cette situation. Comme je l’ai toujours dit, aucun sacrifice n’est trop grand pour notre patrie, Haïti », a déclaré Ariel Henry dans un discours de démission mis en ligne, dans lequel il annonce que son gouvernement se retirera « après l’installation d’un conseil » de transition. « Je demande à tous les Haïtiens de rester calmes et de faire tout ce qu’ils peuvent pour que la paix et la stabilité reviennent aussi vite que possible », a-t-il ajouté. « Nous prenons acte de la démission du Premier ministre, Ariel Henry », a déclaré M. Ali lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion à la Jamaïque consacrée à la crise en Haïti. Il s’est dit « heureux » d’annoncer « un accord de gouvernance transitoire ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir, à la continuité de la gouvernance, à un plan d’action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres et équitables ».
Dans une déclaration écrite transmise à l’Agence France-Presse, la secrétaire d’Etat française chargée du développement et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, a estimé que le dialogue inter haïtien a permis d’ouvrir « une perspective positive » en jetant « les premières bases d’une transition politique inclusive en vue d’élections libres et démocratiques ».
Ariel Henry bloqué à Porto Rico
Les pays des Caraïbes s’étaient réunis d’urgence lundi à la Jamaïque, à l’initiative de la Caricom, avec des représentants des Nations unies (ONU) et de plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis, pour tenter de trouver une solution à la violence des gangs et à la crise de gouvernance en Haïti.
Plusieurs diplomates ont affirmé que la réunion de Kingston avait pour but de formaliser une proposition à Ariel Henry, afin qu’il cède le pouvoir à un conseil de transition comprenant un vaste panel de la société civile haïtienne.
Bakary Demba SY