En Conseil des ministres ce matin, le Président Macky Sall va présenter son projet d’amnistie qui couvre les évènements de mars 2021-juin 2023. Mais selon Le Quotidien, il va y rajouter la révision du procès de Karim Wade, condamné à 6 ans pour enrichissement illicite avant d’être gracié en 2016. Pour le Pds, qui l’a toujours réclamée, cela doit être une bénédiction.
Ce rajout permettra à Macky Sall de faire passer la loi avec le soutien des Libéraux, forts de leurs 24 députés. Même si le soutien de Mamadou Lamine Diallo reste sujet à caution, soulignent nos confrères. Qui ajoutent que les seuls élus de Benno ne pourront pas faire passer cette proposition controversée aux yeux de l’opinion, de l’opposition et sans doute dans son propre camp. Avec les 80 députés de Bby, amputés des deux députés de Fekke maci bolé et de Rewmi, plus quelque 24 du Pds, elle devrait être adoptée par l’Assemblée nationale.
A travers ce nouvel acte, Macky satisfait une demande du Pds, qui a toujours milité pour la révision du procès de Wade-fils. Bien sûr, ce point a été abordé lors du dialogue politique précédent, qui avait permis de régler la question de l’éligibilité de Khalifa Sall et de Karim Meïssa Wade, obtenue avec la modification des articles L28 et L29 du Code électoral.
Un pied de nez à la Crei
L’ancien ministre d’Etat, ministre des Transports aériens, de l’Energie, des infrastructures avait été condamné le 23 mars 2015 à 6 ans de prison par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et 138 milliards FCfa d’amende. Au début du premier mandat de Macky Sall, la «traque des biens mal acquis» était une promesse de gouvernance «sobre et vertueuse». Le gouvernement avait mobilisé des millions dans la recherche de preuves de l’enrichissement illicite de Karim Wade et de ses «complices» dont le plus célèbre est Bibo Bourgi, des commissions rogatoires ont été envoyées jusque dans les îles vierges britanniques et Monaco pour démontrer que Karim Wade aurait planqué des milliards dans des paradis fiscaux.
Aminata Touré, Alioune Ndao et Antoine Félix Diome étaient le triumvirat chargé de chapeauter le dossier
abandonné en cours de mandat. Il faut rappeler qu’en juillet dernier, la Crei, juridiction ad hoc contestée créée en 1981, sous Abdou Diouf et ressuscitée par Macky Sall en 2012, a été remplacée par un Pool judiciaire financier (Pjf) comprenant notamment un Parquet «spécialement compétent» sur la criminalité financière et formé de magistrats spécialisés, rappelle le Quotidien dans son édition du jour.