Les menaces brandies par le ministre de l’Education nationale contre les syndicats qui observent des débrayages pour exiger le respect du calendrier électoral ne passent pas aux yeux des enseignants. Ces derniers qualifient plutôt la sortie de leur ministre de tutelle de diversion.
Malgré les menaces brandies par le ministre de l’Education nationale, les syndicats d’enseignants sont plus que déterminés à poursuivre leur mouvement d’humeur pour exiger le respect du calendrier électoral. Selon eux, Cheikh Oumar Anne cherche plutôt à les détourner de leur objectif. «Ce communiqué du ministre de l’Education nationale nous menaçant relève tout simplement d’une tentative de divertissement. Cheikh Oumar Anne cherche plutôt à nous détourner de la bataille que nous sommes en train de mener», déclare le Secrétaire général national du Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation (Sadef), Mbaye Sarr, joint, hier, par téléphone.
Ce dernier précise que les enseignants mènent cette bataille pour l’école mais aussi pour la stabilité de la nation sénégalaise. Mbaye Sarr rappelle que le Sénégal a été toujours un pays démocratique, un pays de liberté mais depuis quelque temps avec la décision prise par le président de la République, les enseignants comme tout autre citoyen considérèrent que c’est la Constitution du pays qui a été violée. Raison pour laquelle, dit-il, en tant qu’enseignants et syndicalistes, ils sont tous interpellés par cette forfaiture. Pour lui, l’enseignant a une double responsabilité au-delà de l’aspect syndical. «Nous avons une responsabilité professionnelle mais aussi une responsabilité citoyenne. Quand la République est menacée, c’est la responsabilité citoyenne qui prime sur tout. Et c’est par rapport à cette responsabilité citoyenne que nous posons des actes pour sauvegarder la République, l’Etat de droit et pour permettre à la cohésion sociale et la stabilité de continuer à exister. Si la cohésion sociale est menacée on ne peut pas parler d’école», indique Mbaye Sarr.
Le leader du Sadef constate que les libertés d’expression sont menacées. Le retrait de la licence de WalfTv est une agression contre la démocratie et contre les libertés d’informer. C’est pourquoi, son syndicat reste dans la dynamique de lutte pour permettre à l’Etat de droit d’exister dans ce pays. «C’est une diversion. Nous rappelons que c’est une exigence de toute la communauté éducative de lutter pour l’intérêt du pays», renchérit le Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) El Malick Youm.
Pour répondre à la légitimité ou non de leur mouvement d’humeur, M. Youm rappelle que les syndicalistes ont déposé un préavis de grève qui a déjà expiré. Par conséquent, c’est naturel, dit-il, que les syndicats aillent en grève. Déterminés à poursuivre leur combat, ces syndicalistes comptent, d’ailleurs, se réunir dès la semaine prochaine pour évaluer ce plan d’action et se projette sur un nouveau plan d’actions. «Personne ne peut nous empêcher de poursuivre notre combat jusqu’à ce que les autorités prennent des mesures fortes pour le respect de la constitution», indiquent-ils.
Samba BARRY