Les comportements et attitudes ne changent pas au niveau de l’Assemblée nationale. La 14e législature n’échappe pas aux écarts de langage et propos discourtois dans le cadre du marathon budgétaire. L’enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Serigne Thiam, dans un diagnostic sans complaisance, souligne que cette situation est liée à un problème de profils, transformant l’Assemblée nationale en une tribune de règlements de comptes politiques.
La nouvelle législature ne semble pas trop se différencier des autres. Pour les besoins du marathon budgétaire, elle retombe dans ses travers. Des députés se distinguent dans les écarts de langage et les propos discourtois. Des comportements et attitudes qui dénaturent la vraie mission des mandataires du peuple. Serigne Thiam, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar(Ucad), souligne que cet état de fait est lié à un problème de profil dans le choix des hommes. «En réalité, on n’a plus de bons profils. On a des hommes qui veulent faire de la politique sans vraiment connaître le sens de leurs activités qui est si noble étymologiquement parce que c’est l’art de gérer la cité. Mais, aujourd’hui, c’est l’art de gérer les querelles de borne fontaine», a-t-il expliqué. L’universitaire soutient que la nature des débats et ceux qui les incarnent en réalité devrait amener les Sénégalais à se pencher sur le choix des profils des hommes politiques, à savoir les gouvernants, les parlementaires et une bonne partie de l’opposition. Serigne Thiam souligne par ailleurs que c’est ce comportement qui a créé un désamour très fort entre la population et les hommes politiques qui sont traités de «menteurs, de personnes qui ne respectent pas leurs paroles, de traîtres, etc». «On n’a rien contre elles mais, on se demande ce que ces gens peuvent apporter», fait savoir l’enseignant-chercheur.
Les yeux rivés sur le rétroviseur, Serigne Thiam émet de grands regrets par rapport au comportement des femmes politiques d’aujourd’hui si on les compare à Aïssata Tall Sall, Aïda Mbodj, Amsatou Sow Sidibé. «Aujourd’hui, si on compare avec les dames qui œuvrent dans la classe politique quand on parle de Fatoumata Ndiaye Fouta Tampi, de Coura Macky, de Mame Diarra Fam, pour ne citer que celles-là, je pense qu’aujourd’hui, on devrait se poser des questions», a noté, sur Rfm, l’enseignant-chercheur. Selon lui, le Sénégal a en réalité une classe politique qui manque de pertinence. C’est pourquoi on assiste de plus en plus à des débats de borne fontaine, que ce soit au niveau des médias, au niveau des plateaux de télévision et même au niveau de l’Assemblée nationale. Pour l’enseignant-chercheur, il y a nécessité à mettre fin à ces comportements et attitudes qui ont fini de transformer l’Assemblée nationale en tribune pour des règlements de comptes politiques.
Thialice SENGHOR