Plus de 100 mille personnes sont aujourd’hui menacées de perdre leur emploi dans le secteur de la ferraille. Ce, à cause de la concurrence «déloyale» des Indiens qui veulent monopoliser le marché. Telles ont été les craintes formulées par les responsables de la Fédération nationale des ferrailleurs, brocanteurs et recycleurs du Sénégal au cours de leur sit-in. «En 2012, 70 mille emplois étaient menacés. Aujourd’hui, on peut dire qu’il y a plus de 100 mille personnes qui dépendent de la ferraille au Sénégal», affirme leur président Assane Bischichi. Ce dernier qui rappelle que c’est l’État qui devrait fournir de l’emploi à ces jeunes, ajoute que tel n’est pas le cas. «Donc, ce que l’on demande n’est rien d’autre qu’une assurance», dit-il.Et de poursuivre pour interpeller le ministre du Commerce. Assane Bischichi invite Abdou Karim Fofana à prendre ses responsabilités pour trouver une solution à ce problème, à cette concurrence déloyale des Indiens. «Nous voulons un troisième site, là où on pourra collecter toute la ferraille, la trier et donner à l’industrie tout ce dont elle a besoin, de même que les exportateurs. Dans ce cas-là, personne n’aura de problème».
En effet, Assane Bischichi dénonce la volonté des sociétés indiennes que sont Someta et Fabri-métal de vouloir monopoliser le marché de la ferraille et d’arrêter l’exportation. Ce qui compromet l’avenir de notre secteur, selon lui, car tous les nationaux dépendent de l’exportation. «Aujourd’hui, si on ferme l’export, les victimes seront les ferrailleurs sénégalais. C’est pour cela que nous alertons l’État du Sénégal dans la mesure où ces deux industries ne manquent pas de matériel», dit-il, ajoutant que les nationaux ne peuvent pas rivaliser avec les Indiens parce qu’ils n’ont pas les mêmes capacités financières. «Ils dépendent des milliards de l’extérieur, alors que nous avons un capital dérisoire», dit-il.
Théodore SEMEDO