Après un retour de parquet et un week-end passé à la section de recherches de Colobane, Outhmane Diagne, coordonnateur de la «mafia Kacc-Kacci», a été envoyé en prison. Le juge du deuxième cabinet, Ousmane Seck l’a inculpé, lundi dernier, avant de le placer sous mandat de dépôt. Il le poursuit pour «diffusion de fausses nouvelles, effacement et modification des données de journaux». Il rejoint ainsi Pape Ibra Guèye alias Papito Kara qui y séjourne depuis la semaine dernière pour les mêmes poursuites.
Les avocats constitués pour assurer sa défense sont surpris de la décision du juge du deuxième cabinet. Selon eux, la décision ne repose sur aucun fondement juridique. Et que les délits visés n’existent pas en droit. «C’est ridicule. Ce jeune n’a fait que partager des Unes de journaux modifiés. C’est un problème de marque d’une entreprise qui est attaquée. Cela doit être réglé devant le tribunal du commerce et non devant le juge pénal. On demande juste des dommages et intérêts», plaide Me Koureyssi Ba. Avant d’ajouter : «Notre client n’a pas diffusé. Il n’a fait que partager. C’est la justice qui pousse les populations à désobéir aux institutions». L’avocat d’ajouter que le procureur de la République, de par son autosaisie et son réquisitoire introductif, a agi en toute illégalité. «C’est un abus d’autorité. La décision du juge de placer Outhman Diagne sous mandat de dépôt ne s’est adossée sur aucune règle de droit», déplore Me Cheikh Koureyssi Ba.
Pour sa part, Me Bamba Cissé affirme: «Aussi étonnant que cela puisse paraître, Outhmane Diagne est arrêté juste pour avoir partagé sur sa page Facebook des “Unes” de journaux satiriques avec en entête 3 emoji de sourire». Selon Me Cissé, des dizaines de personnes ont aussi partagé cela sans être inquiétées une seule fois.
Salif KA