La cour du Palais de justice de Dakar était devenue étroite, hier, pour contenir ce beau monde venu assister au procès d’Imam Alioune Ndao et ses co-accusés devant la chambre criminelle de Dakar. Dans la foulée, on constate la présence d’un nombre importants d’activistes et de défenseurs des droits humains.
Ces derniers, malgré le renvoi de l’audience jusqu’au 30 mai prochain, exigent le classement sans suite de ce dossier. «L’Etat du Sénégal doit arrêter cet acharnement judiciaire contre Imam Alioune Badara Ndao. Il ne prêche pas la violence. Au lendemain de sa libération, il est retourné à Kaolack où il s’adonne à ce qui a toujours constitué ses activités, c’est-à-dire l’enseignement de la religion musulmane aux enfants et cultiver ses champs», confie Seydi Gassama, directeur exécutif de Amnesty international/Sénégal.
Le jugement en appel de ce dossier, aux yeux de ces défenseurs des droits humains, est similaire à un acharnement de l’Etat contre un citoyen, en l’occurrence Imam Ndao. «Il n’y pas de terroristes au Sénégal», souligne Me Amadou Aly Kane, conseiller juridique de la Raddho. Constitué dans cette affaire pour le compte de 09 accusés, l’avocat balaie d’un revers de la main toute collaboration de ces derniers avec la branche Boko Haram. «On les avait manipulés sur le plan des opportunités et du travail», soutient-il. Islamologue et coordonnateur de la plateforme And Samm Jikko Yi, Imam Ababacar Mboup estime qu’Imam Ndao a été accusé à tort. Selon lui, ce membre actif de ce mouvement mérite respect et admiration. «Il a toujours prêché la paix», confie-t-il.
Un de ses avocats, Me Moussa Sarr s’étonne de la convocation d’Imam Ndao. Selon lui, il a été définitivement acquitté des délits «d’associations de malfaiteurs, apologie du terrorisme et blanchiment de capitaux». «La réouverture du procès ne concerne que ses neuf co-accusés qui avaient été condamnés le 19 juillet 2018. Ces derniers avaient fait appel de leur condamnation et le parquet a formé un appel incident contre eux. L’acquittement de l’Imam Alioune Badara Ndao prononcé en 2018 est devenu définitif et irrévocable», précise la robe noire. Un avocat, au même titre que Me Cheikh Khoureyssi Ba, actif dans la défense des activistes.
Salif KA