Le journaliste Pape Alé Niang a été transféré à l’hôpital. C’est son avocat qui a fait la révélation. «Pape Alé Niang est évacué à l’hôpital Principal de Dakar depuis ce samedi soir. Il est très éprouvé par sa grève de la faim (qu’il observe) depuis sa nouvelle incarcération mardi 20 décembre», a affirmé Me Moussa Sarr.Patron du site d’informations DakarMatin, Pape Alé Niang avait été renvoyé en prison le 20 décembre après avoir été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire le 14 décembre. Son contrôle judiciaire était intervenu après plus d’un mois de détention près de Dakar pour «divulgation d’informations de nature à nuire à la Défense nationale», «recel de documents administratifs et militaires» et «diffusion de fausses nouvelles». Selon Amady Diouf, procureur de la République, la révocation du contrôle judiciaire de Pape Alé Niang est à rechercher dans les «dispositions de l’article 127 ter du Code de procédure pénale». Lesquelles dispositions, fait-il savoir, «organisent de façon stricte les modalités du contrôle judiciaire (et) prévoient que dans l’hypothèse où l’inculpé se soustrait volontairement aux obligations imposées par la décision de l’autorité judiciaire, celle-ci, dispose du droit, en tant que garante de la bonne marche de l’instruction, de révoquer la mesure de liberté et d’ordonner subséquemment l’arrestation immédiate de l’inculpé suivie de son assignation à résidence avec surveillance électronique ou sa mise sous mandat de dépôt». Selon toujours le maitre des poursuites, les dernières sorties médiatiques de Pape Alé Niang, «telles qu’il ressort des audios et des vidéos joints à la procédure, caractérisent largement une violation des obligations prescrites notamment celles qui lui faisaient défense de communiquer sous aucune forme sur les faits, objets des poursuites, dans la perspective de garantir l’intégrité de la procédure et de prévenir efficacement la réitération des faits».
Dans un communiqué, la Cap avait signalé que la sortie du procureur comporte des «incongruités et contrevérités». «Amady Diouf a raconté des histoires sur notre confrère en prenant souvent des libertés avec la vérité», indique la Cap, qui «reste déterminée à défendre les valeurs et principes du métier». La Cap s’est dite «déterminée» à engager toutes actions légales afin d’obtenir la libération de Pape Alé Niang.
Baba MBALLO