Suite au scandale financier noté dans La Poste, l’Iprès a décidé de changer le mode de paiement des pensions de retraite. Mais cette mesure ne connaît pas l’assentiment des retraités et autres pensionnaires qui se trouvent dans le département de Podor.
(Correspondance) – Les retraités et autres allocataires situés dans le département de Podor sont en colère contre l’Ipres. En effet, après le détournement noté à la filiale de La Poste, Postefinances qui paie les pensions de retraite, la structure a réorganisé le système de paiement. Elle a sorti un communiqué annonçant le changement des lieux de perception. «Il est porté à l’attention du personnel, qu’à compter du 15 Décembre 2021, les allocataires antérieurement payés par mandat postal, et par Postefinances, percevront désormais leurs pensions via les réseaux de transfert d’argent. Pour ce faire, ils doivent se présenter, munis de leur carte allocataire, de leur carte d’identité nationale et de leur numéro de téléphone identifié à leur nom, au niveau des agences régionales de l’Ipres», note l’Ipres. Seulement les mesures prises par la direction générale de l’Ipres n’agréent nullement les retraités et les pensionnaires. Elles ont crée même un véritable malaise chez ces derniers qui sont dans tous leurs états.
Dans les bureaux de poste de Saldé, Démet, Pété, Galoya, Madina Ndiatbé, Golléré, Aéré Law, Thillé Boubacar, Podor, les retraités qui y avaient l’habitude de percevoir leurs émoluments, râlent contre une telle décision. «Comment peut-on faire déplacer jusqu’à Saint-Louis des retraités qui ne perçoivent que de maigres pensions, pour qu’ils puissent faire des formalités administratives ? Certains d’entre-nous sont malades et ne peuvent même pas se déplacer», affirme le porte-parole des bénéficiaires, Samba Diallo. Qui se demande pourquoi sortir cette mesure à cinq jours du paiement ? «Ces décisions devraient être prises en parfaite concertation avec les retraités. Cela veut dire tout simplement, que ceux qui ne seront pas dans les endroits indiqués avant le 15 de ce mois, risquent tout bonnement de ne pas être payés, faute de n’avoir pas respecté les formalités. On aurait pu nous en informer un mois avant, pour que nous puissions prendre toutes nos dispositions», fulmine le vieux Diallo de la commune de Galoya.
Autre fait majeur soulevé par ces retraités, le retard récurrent du paiement de leurs dus. Ils disent ne pas comprendre que les pensions soient payées vers le 15 de chaque mois. Selon un autre retraité qui habite à Mboumba, ce qui se passe actuellement avec eux, n’est qu’humiliation. «A notre âge, nous méritons respect. Après tout ce que nous avons donné pour ce pays. On ne peut pas travailler durant des années et une fois en retraite vivre une telle situation de honte», dénonce M. Niane. Poursuivant, ce dernier de se demander, comment peut-on prendre de telles mesures arbitraires à l’endroit des agents qui peinent même à effectuer leur déplacement dans leurs propres villages, et où il y a des bureaux de poste?
Il n’y a pas que les retraités qui se plaignent de leur situation. Car même les agents de La Poste soulignent, eux aussi, qu’ils peuvent rester des jours sans qu’ils ne soient payés, faute d’argent.
Abou KANE