Interpellé sur la hausse du prix du ciment, le directeur du commerce intérieur, Omar Diallo, précise d’emblée que le prix du ciment n’est pas homologué. «Le prix de vente du ciment ne fait pas l’objet d’une homologation», dit M. Diallo. Avant de soutenir: «nous constatons qu’il n’y a aucune augmentation du prix de vente». Pour M. Diallo, «il n’y a pas une spéculation, encore moins une hausse au niveau de l’usine. Elle se passe dans la chaine de valeurs, dans la chaine de distribution au niveau des revendeurs». Il explique par ailleurs un ensemble de facteurs en rapport avec la disponibilité du produit. «Il y a eu une tension sur la capacité de l’offre de ciment à couvrir les besoins exponentiels pendant cette période du mois de mars. Il y a une offre dont les capacités actuelles, n’ont pas pu couvrir la demande qui a explosé entre fin février et mi-mars. Il y a eu des évènements et des facteurs qui ont contribué à la situation plus compliquée, notamment une panne de machine au niveau d’une des cimenteries. Ce qui a nécessité un arrêt de 10 jours. Les récentes manifestations qui se sont produites dans l’ensemble du territoire, ont fait que beaucoup de camionneurs ont immobilisé leurs véhicules. Ce sont ces camions qui vont dans les usines pour prendre le ciment et les mettre dans les dépôts. Il y a pratiquement une semaine, pendant laquelle aucune livraison n’a été faite. Les dépôts sont vides», expose-t-il. Avant d’ajouter : «Nous sommes conscients que c’est le consommateur, celui qui achète, qui subit une hausse du prix sur le marché. Le problème est que nous sommes dans un marché ouvert. Si l’offre n’est pas suffisante, quand le produit est rare, le prix augmente».
De l’avis de M. Diallo, il faut avant tout régler le problème de la disponibilité du produit. «Quand il y a une situation de spéculation, ce n’est pas uniquement par rapport au prix. Il faut analyser le rapport en termes de disponibilité. Il ne sert à rien d’homologuer un prix, sachant que derrière, on n’assure pas la disponibilité du produit». De même, le marché ne serait pas encore suffisamment perturbé pour faire intervenir l’autorité. Selon M. Diallo, «si le marché est fortement perturbé au point qu’on puisse intervenir pour rééquilibrer le tout, nous prendrons la meilleure option en termes d’encadrement des prix». Le ciment n’est pas uniquement vendu au Sénégal, au plan local. Il est aussi exporté dans la sous-région. Pour le quota de ciment du Sénégal par rapport à la sous-région, il y a un ratio de 60/40. C’est la Sococim qui exporte la majeure partie. Dangote et Ciment du Sahel n’exportent pratiquement pas. 40 % de la production est destinée à l’exportation, explique Omar Diallo qui précise qu’il n’y a pas de nouvelles taxes sur les ciments.
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Emile DASYLVA