En éternelle crise, le Crédit mutuel du Sénégal (Cms) est en train d’être traversé par un tsunami qui risque de dévaster tous ses acquis, avec une saignée extraordinaire.
Son top management est accusé de tartufferie en bande organisée, avec des dossiers de crédit sans garanties, des dérogations faites par copinage, des polices d’assurance sur lesquelles l’institution a perdu beaucoup, ou encore la vente de son terrain de la Foire à hauteur de 700 millions de francs Cfa à un acquéreur qui s’est fait prêté ce magot par la même institution via un crédit consortial de ses différentes caisses. Joint par WalfQuotidien, son Dg, Amadou Jean Jacques Diop dément sans précision.
Le Crédit mutuel du Sénégal (Cms) commence à perdre tout crédit. L’institution de microfinance est dans une zone de turbulence. Il nous revient, de sources sûres, que des tractations sont en cours au plus haut niveau pour tenter de remettre de l’ordre dans les affaires de l’équipe dirigeante de cette institution, jadis la plus dynamique que la zone Uemoa enviait au Sénégal. En effet, selon plusieurs sources, plus rien ne marche dans cette institution en proie à d’interminables crises. Et, nous souffle-t-on, le tsunami financier à venir risque de dévaster tout, si l’on n’y prenne garde. Et les contrecoups seront fortement ressentis par les petits épargnants en ces temps de Covid-19, où beaucoup de choses sont carabinées et où le crédit devrait être le nerf de la guerre de relance pour ces derniers.
Selon les sources de WalfQuotidien, la mauvaise gestion du Cms pourrait mener vers un assèchement de crédit au moment où les besoins de trésorerie sont pressants. Car, le quotidien de ce système financier décentralisé (Sfd) rime, selon nos gorges profondes, avec scandales. Lesquels concernent, nous dit-on, des recrutements de complaisance par le top management, des dossiers de crédit de 600 millions de francs Cfa octroyés sans garanties, des dérogations faites par copinage, des polices d’assurance sur lesquelles l’institution a perdu beaucoup, etc. «Il se passe des choses tout de même curieuses au Crédit mutuel du Sénégal (Cms) que l’Etat devrait bien surveiller. Il y a un scandale gravissime qui risque de mouiller du beau monde. A commencer par les dirigeants de cette institution de microfinance», confie une source interne. Et vérifications faites auprès du ministère des Finances et du Budget, l’on nous informe sans trop de précisions qu’il y a «une restructuration en cours au Crédit mutuel du Sénégal». Ce qui semble expliquer l’absence du directeur général de cette institution, Amadou Jean Jacques Diop pour, nous dit-on, «raison de maladie». Et, selon d’autres sources, il en est de même pour le patron de la filiale du groupe, la Bimao, Mbaye Dione, ancien administrateur provisoire du Cms qui a fait recruter Amadou Jean Jacques Diop comme Dg du Cms. Lequel l’a par la suite recruté à la tête de cette filiale pour, nous dit-il, au téléphone, «ses compétences».
A côté de ces affaires, il y a une sombre affaire de vente d’un terrain sis au Cices de plus de 3 mille mètres carrés. Initié sous l’administration provisoire de Mbaye Dione, d’après nos sources, le processus de vente a été finalisé par son successeur pour plus de 700 millions de francs, avec une avance de 250 millions, devant notaire. Mais, le plus cocasse dans ce deal, c’est le Crédit mutuel qui lui a prêté l’argent pour acheter son patrimoine foncier à travers un «crédit consortial» pour un virement de 800 millions de francs. Et cerise sur le gâteau, nous dit-on, avec un différé d’un an. Joint par WalfQuotidien, le directeur général du Cms, Amadou Jean Jacques Diop, balaie tout d’un revers de main: «C’est une information absolument fausse», dit-il au bout du fil, sans plus de précision, estimant être en arrêt-maladie.
En tout cas, ce dossier, dont quelques ministres sont au courant, risque d’éclabousser du beau monde. Car, des travailleurs du Crédit mutuel du Sénégal ont récemment rencontré le ministre de tutelle, Abdoulaye Daouda Diallo. Lequel aurait été saisi par la commission bancaire de la Bceao sur ce brûlant dossier qui n’en finit pas et qui menace les emplois des 1 500 Sénégalais qui travaillent dans cette entreprise implantée dans les 45 départements du Sénégal.
Seyni DIOP