Après quatre ans et demi d’une interminable saga, les Britanniques ont cessé d’appliquer les règles de l’UE, quittant le marché unique et l’union.
Après 47 ans d’un mariage tumultueux, le divorce devient réalité. Le Royaume-Uni s’est affranchi des règles européennes, un «moment incroyable pour le pays» selon le premier ministre Boris Johnson, grand artisan du Brexit. Dans la capitale britannique, la célèbre cloche Big Ben a retenti jeudi à 23 heures, minuit en France. Le Royaume-Uni sort du marché unique et de l’union douanière européens, marquant l’aboutissement du Brexit pour le pays, sorti officiellement de l’UE le 31 janvier mais ayant bénéficié d’une période transitoire pour amortir le choc.
«Nous avons notre liberté entre nos mains et il nous revient d’en tirer le meilleur parti», s’est félicité dans un message marquant la nouvelle année le dirigeant conservateur, un triomphalisme repris à l’unisson par les tabloïds conservateurs jeudi. Il a assuré que le Royaume-Uni serait «ouvert, généreux, tourné vers l’extérieur, internationaliste et pratiquant le libre-échange». Mais le chef du gouvernement devra désormais rassembler une opinion divisée depuis le choc de la victoire du «leave» lors du référendum de juin 2016, à l’image de la famille Johnson dont le père de Boris, Stanley, se dit «toujours européen» et a demandé la nationalité française.
Les velléités d’indépendance de l’Écosse sont ravivées. Ses ambitions de faire du Royaume-Uni un champion du libre-échange avec une place renforcée dans le monde risquent de se heurter au départ de Donald Trump, Brexiter convaincu contrairement à son successeur Joe Biden. Les milieux économiques craignent une aggravation de la crise historique frappant le Royaume-Uni, l’un des plus endeuillé en Europe par la pandémie de nouveau coronavirus et actuellement en proie à une envolée des cas débordant ses hôpitaux.
«Pincement au cœur»
«C’est vraiment triste de quitter l’Union européenne», confie à l’AFP Zoe Stewart, interrogée par l’AFP à Edimbourg, en Écosse. «Quand tout ça sera fini, je crois qu’on doit vraiment se lancer dans le processus d’indépendance», estime-t-elle, afin de «pouvoir faire nos propres choix et ne pas devoir toujours subir ceux de l’Angleterre». L’accord de libre-échange, sans quota ni droit de douanes, conclu in extremis avec Bruxelles évite une rupture trop abrupte. Mais le bouleversement est réel: la libre circulation permettant aux marchandises comme aux personnes de passer sans entrave la frontière prendra fin – sauf entre l’Espagne et l’enclave britannique de Gibraltar, en vertu d’un accord conclu jeudi.
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