Le magistrat Habib Samba Laobé Aw, Avocat général près la Cour d’appel de Saint-Louis, a écopé d’une mise à la retraite d’office par le Conseil de discipline du Csm. Il lui a été reproché d’avoir détourné 50 millions dans une affaire d’héritage.
Le verdict est aussi lourd que les charges qui étaient retenues à son encontre. La sanction qui frappe le magistrat Samba Laobé Aw restera sans doute dans les archives de la justice sénégalaise. L’Avocat général près la Cour d’appel de Saint-Louis a écopé d’une mise à la retraite d’office avec évidemment le droit de bénéficier de sa pension. La décision a été rendue hier par le Conseil supérieur de la magistrature, statuant en matière disciplinaire. Habib Samba Laobé Aw était poursuivi pour abus de confiance. Il lui était reproché d’avoir détourné 50 millions de francs Cfa dans une affaire d’héritage.
Après avoir entendu il y a un mois le magistrat Habib Samba Laobé Aw, le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature avait décidé de mettre en délibéré l’affaire le concernant à la date du 15 décembre, au motif de vérifier s’il a remboursé les sommes en question comme il le prétend. Finalement, le couperet est tombé avec une sanction inédite. Aussi loin que l’on se souvienne, une sentence pareille n’a été prononcée contre un magistrat depuis 2006 avec la mise à la retraite d’office de l’Avocate générale près la Cour de cassation de l’époque Aminata Mbaye. Elle avait trempé dans une histoire de corruption qui avait secoué à l’époque le Palais de justice de Dakar. Le scandale de corruption impliquant les magistrats était lié à l’affaire Momar War Seck, poursuivi pour escroquerie portant sur la somme de près de 13 millions de francs Cfa. M. Seck avait tenté d’infléchir la justice en sa faveur en débloquant un montant de 15 millions de francs Cfa destinés aux magistrats chargés de la gestion du dossier en son temps.
Cette année, le Conseil de discipline du Csm n’a pas chômé avec le traitement de plusieurs dossiers ayant trait à des problèmes de comportement au sein de la Magistrature dont le plus retentissant est l’affaire de la Cour d’appel de Kaolack.
Il faut savoir que le président de la Cour suprême, M. Cheikh Tidiane Coulibaly, préside les audiences du Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature. En matière disciplinaire, seuls les magistrats membres du Conseil supérieur de la magistrature siègent. Le président de la République, qui est le Président du Csm, et le ministre de la Justice qui, est le vice-président de cette instance, n’y prennent pas part.
LeQuotidien