Voilà une nouvelle sortie qui ne va pas plaire à la galaxie FAYE-SALL. En « exil » en Egypte, Adama GAYE continue de balancer d’énormes pavés dans la mare de la famille présidentielle au cœur de la gestion du pouvoir. Prenant au collet le beau-frère de Macky SALL, le journaliste qui le surnomme Marco Polo l’assimile au nouveau Dieu du Sénégal qui a la gestion de tout.
Levez-vous et applaudissez : voici venir le nouveau Dieu du Sénégal, le ci-devant Marco Polo, dans le civil Mansour Faye, ministre de Tout, plus que des infrastructures et transports, d’abord celui qui tient les cordons de la bourse, en d’autres termes le destin du pays. L’homme, le sans-gêne, qui se croit élu par les Sénégalais.
Sur ses frêles épaules, son inexpérience, son arrogance proverbiale repose le sort de toute une nation. Etourdissante puissance. L’hubris. En tous temps, ça a fait tourner des têtes, même de très bien faites, normales. Pour un cinglé, c’est le vertige.
Il y a de quoi, en effet, le concernant. Surtout pour quelqu’un qui s’est soudain retrouvé propulsé d’un statut de mécanicien, dont la vie aurait dû se résumer au port d’une tenue d’ouvrier spécialisé, en bleu de chauffe, à celui de gestionnaire, maître, de rien moins que 2227 milliards de francs Cfa, soit plus de la moitié du budget de l’Etat du Sénégal.
Dire qu’il pèse lourd est un doux euphémisme. Les plus anciens se souviennent que si notre pays comptait toujours, comme naguère, sur 500 milliards de francs Cfa pour fonctionner par an, il aurait été en charge de plus de 4 fois le budget national.
Shocking, auraient hurlé les sujets de Sa Majesté, la Reine d’Angleterre. Eupeuteuleuw, disent, mezzo voce, les Sénégalais, ébaubis, souffle coupé, en perte de voix, face à ce qui ressemble au plus grand foutage de gueule, passez l’expression, dans l’histoire, non seulement du Sénégal mais de quelque pays africain, même le loufoque Empereur Bokassa n’a pas osé atteindre cette limite d’une familialisation, si l’on ose dire, de l’argent public.Qui s’étonne dès lors que Marco Polo, comme on surnommait Mansour Faye, en fêtard de banlieue qu’il devait être et qui n’a dû son extirpation de l’anonymat que par le fait qu’il est le beau-frère de Macky Sall, c’est-à-dire le frère de son épouse, ait totalement perdu les pédales ? Personne. On peut même, avec quelque raison, lui passer ses excès langagiers, jusqu’à insulter, avec une fine désinvolture, la moue de mépris en plus, les Sénégalais qu’il somme d’emprunter les routes nationales, s’ils ne sont pas capables de payer les tarifs exorbitants des deux autoroutes à péage locales.
Le peuple, sidéré, s’emmure dans un silence bruyant. Les diplomates, en poste dans le pays, se font des clins d’œil pour en parler. Les partenaires bilatéraux en discutent au dessert, en milieu clos. Les institutions financières multilatérales, de la Banque mondiale au Fonds monétaire international (FMI), ne trouvent rien à redire, en public, sur cette extravagante gouvernance familiale, pire que tous les népotismes de l’histoire humaine. Même en faisant semblant de saluer les «performances» de ce Sénégal en déchéance morale et financière, sous le genou de ses gouvernants actuels, ils n’ont d’autre choix que d’avaler les couleuvres qu’ils leur fourgue continûment.
Bouche-bée, le Sénégalais lambda se sent, lui, plus floué, trahi, pire passé à la casserole. Il ne finit pas de digérer ce coup de massue qui lui a fracassé le crâne.
Comment ne serait-il pas sonné? Crédule, il avait crû, le pauvre, en la promesse d’une aube nouvelle, annonciatrice pour lui d’une entrée dans la voie de la prospérité (Yonou Yokouté), en plus d’avoir naïvement pensé que la patrie, non le Parti, encore moins la famille, serait le curseur du nouveau leadership postindépendance qu’il attendait du nouveau Président, selon ses engagements électoraux, et qu’il avait élu en 2012, en chantant.
C’est un spectacle assommant qu’il subit. C’est ainsi qu’après le détournement des hydrocarbures nationaux orchestrés en faveur de son frère Aliou et de son allié, Frank Timis, dans ce qui est le scandale du siècle, qui les voit se tailler avec plus de 5000 milliards cfa, voici donc le joker de Macky dans son entreprise de saccage de la nation. Levez-vous, didon, le Marco Polo Show est en ville…
Il ne manque pas de piquant. On en avait déjà eu quelques indices quand l’acteur principal de ce One-Man-Show, incarné par Mansour Faye lui-même, força la main de la commission électorale locale de sa ville de St-Louis pour retourner à son profit l’élection au poste de maire. Depuis lors, malgré son rapt électoral, Emmanuel Macron, le Président Français en personne, décidément peu regardant, a tenu à inclure une visite auprès de l’édile du Nord, comme pour valider sa fraude, pourvu que la statue de Faidherbe continue de trôner au cœur de la vieille ville dans un lien de perpétuation du Pacte colonial.
Puis, sous l’égide de Monsieur le Maire, promu, pourquoi pas, à un lucratif portefeuille ministériel, le Ministère de l’eau et de l’assainissement qu’il dirigea vers un naufrage en filant, contre toute logique la concession de l’eau à la firme Suez (qui s’empressa d’en confier la gestion à un Special Purpose Vehicle, Sen’Eau pour ne pas recevoir de flaques). Ce n’était-là que l’un des moments de gloire à son passif. Sous son (in) autorité, le même Ministère fut aussi le siège d’un détournement de centaines de millions voire de milliards qui justifièrent la mise à l’écart, sans vraie poursuite judiciaire, de tous ses collaborateurs les plus importants, et, bien sûr, en l’épargnant contre toute raison. Et, en bouquet final, avant que sa dernière faillite ne lui ouvre les portes d’une nouvelle ascension, en cette année où le pays se trouve étranglé par la pandémie du Covid 19, en vertu d’une loi d’habilitation scélérate, Monsieur Faye, «capacité» par le mari de sa sœur, Son Excellentissime Macky, se retrouva à la tête d’un pactole de 1000 milliards de francs Cfa. Dans tout le Sénégal et sa Diaspora, personne d’autre que lui n’était apte, à travers la mission qui lui était donnée, de mettre en œuvre une réponse d’urgence à la crise sanitaire.
On découvrit vite qu’il y avait anguille sous roche. C’était, en vérité, l’occasion de lui permettre de pratiquer le fast-track theft, le vol en mode accélérée. Les bénéficiaires en furent d’abord le fils de son beau-frère, donc de sa sœur, en la personne d’Amadou Sall et ses copains Libanais, qui raflèrent, le doigt dans le nez, des marchés à milliards sans appel d’offres. Quelques petits malins, les Aziz Ndiaye, Elimane Lam, Idrissa Thiam et co, relais de religieux, eurent aussi leur part du gâteau, au nom de leur souplesse d’échine et volonté à servir le pouvoir en place, devenu illégitime depuis le hold-up des élections l’an dernier.
Le jackpot est maintenant entre les mains de celui qu’on n’ose pas encore appeler le dauphin mais qui se pose comme tel. Au point de refuser de déférer à la convocation du Parlement, c’est-à-dire du peuple Sénégalais, pour rendre compte de l’utilisation des deniers publics qui lui étaient confiés et dont il sait lui-même l’usage irresponsable qu’il en a fait pour enrichir la coterie du pouvoir et de sa famille.
Dans aucun autre pays au monde, et même dans les dictatures les plus détestables et terrifiantes, personne n’aurait laissé perdurer ce dernier acte de la criminalité émergente qui engloutit le Sénégal.Sur tous les plans, surfant de scandales en crimes, le pays est devenu une mafia, en banqueroute pour sa population, pendant que s’enrichissent les corsaires qui l’ont pris en otage. Routes, autoroutes, hydrocarbures, minerais, grands projets, fonciers, patrimoine bâti, digitalisation, rien, absolument rien, n’échappe à la boulimie qui vide le Sénégal de son sang. Les infrastructures sociales, de l’éducation à la justice, de la promotion des valeurs à la préservation du capital social du pays, y compris son label démocratique, tout a été passé à la moulinette.
Dans cette anthropophagie en cours à ciel ouvert, tandis qu’une deuxième vague de la pandémie du Covid19 menace de les achever, les Sénégalais sont restés interloqués, interdits, impuissants, à l’annonce du budget sans précédent, vrai mammouth, que grâce à une affaire familiale, pire que ce qu’Abdoulaye Wade voulait pour son fils, Karim, qu’on avait pourtant surnommé Ministre de la Terre et du Ciel, Mansour Faye hérite.
Appelez-le, désormais, Ministre des Planètes. On lui en a taillé un budget sur mesure, et on lui a remis des allumettes, en lui disant, va, jeune homme, amuse-toi, fais-en ce que tu veux. Et puisque tu es Marco Polo, tu peux même en faire de l’argent de poche pour refaire ses expéditions.
Mansour, amuse-toi, l’argent des Sénégalais, c’est pour ta famille et toi, Macky ne te refuse rien. Il rigole, ravi, en te voyant faire un pied de nez, par surcroit, à ce bon peuple, qui avait cédé à sa rhétorique de futur président sobre et vertueux quand il lui préparait une tombe pour l’enterrer, dans une fosse commune.
La fête, pas question, ne doit être empêchée par quelque grincheux. Feu d’artifice, donc, Marco Polo, Mansournois Faye, que le champagne saute…Et que les Sénégalais aillent se noyer dans l’Océan ou se perdre à Aloup Kagne, dans la forêt, puisque les œuvres de dernière génération, dites de l’émergence, sont pour une caste dont il est l’une des étoiles scintillantes pendant qu’un crépuscule lourd s’abat sur les damnés de Djolof, coupables d’avoir élu une famille élargie de fâcheux.
Ps : La condamnation sévère, par une peine privative de liberté, de l’ancien Président français, Nicolas Sarkozy, pour ses magouilles financières, indique clairement que ni Macky Sall, ni son frère, Aliou, ni son beau-frère, Marco Polo, ni aucun des participants au saccage des biens de la nation, jusqu’à ce pingouin de Souleymane PUDC Diop, et tout le reste, aucun n’échappera au strict solde des comptes qui attend au tournant, quand, bientôt, le peuple sénégalais se sera libéré de ses lâches, malhonnêtes, tortionnaires.