Deux individus encagoulés se sont nuitamment introduits au domicile du maître coranique Chérif Diallo (62 ans) pour le poignarder dans des parties sensibles du corps qui ne lui ont laissé aucune chance de survie. Une enquête est ouverte pour élucider les circonstances du crime et appréhender les auteurs.
Il était 3 heures du matin, alors que le quartier de Diacksao-Bambilor, situé dans la commune de Bambilor dormait tranquillement. C’est à cet instant précis que choisiront deux individus encagoulés pour s’introduire dans la maison de Chérif Diallo, 62 ans, maître coranique et vendeur de café à ses heures perdues. Les deux malfrats ne tardent pas trouver la chambre du maître des lieux qui dormait tranquillement à côté de sa femme et de son fils. Ils choisissent leur proie sans aucune erreur et se précipitèrent sur Chérif et l’agressent à volonté. La victime recevra d’abord un coup de couteau à la poitrine.
Il se lève et tente de se défendre. Il réussit, avec engagement, à saisir le couteau de l’assaillant en face, qu’il blessa au cours de la lutte. C’est alors que le second bandit le poignarda à deux reprises sur le dos. Chérif lâcha prise et tomba à plat ventre. Les cris de sa femme alertèrent les voisins.
La gendarmerie de Sangalkam est arrivée la première sur les lieux, suivie de prés par les sapeurs-pompiers. Un peu plus tard arriva la Police scientifique qui s’est saisie du dossier. L’enquête va avancer vite selon des sources car non seulement Chérif a blessé un des bandits, mais un des deux a également abandonné sa chaussure pendant la fuite.
Les témoignages sont unanimes à considérer Chérif comme un érudit, grand croyant en Dieu. «Il était toujours le premier arrivé et le dernier de la mosquée. A part l’apprentissage du coran aux jeunes du quartier, il vendait du café pour subvenir aux besoins familiaux», confie-t-on. Très social et respectueux des convictions des autres, Oustaz Chérif est connu dans le quartier comme, un individu loyal. «Nous ne savons pas ce que voulait ses meurtriers, car il vivait de manière modeste, et n’était pas riche», déclare un voisin.
Ce crime de sang repose la lancinante question de l’insécurité au niveau de la banlieue dakaroise, plus particulièrement dans cette zone de la capitale. D’autant que le quartier Diacksao-Bambilor est situé au Sud de la commune de Bambilor, très éloigné du centre. A Bambilor, les populations attendent impatiemment l’inauguration de la brigade de gendarmerie déjà construite avec l’aide de la mairie qui a octroyé un terrain et payé les impenses, pour un coût de 7 millions FCfa.
Najib SAGNA