Après la pluie le beau temps, a-t-on l’habitude de dire. Une réalité certes, mais à Matam, les populations vivent encore sous la hantise des inondations. Les fortes précipitations ont causé des dégâts matériels.
Les populations de la commune de Matam vivent un véritable calvaire, après les pluies recueillies le week-end dernier. Soubalo et Gourel Serigne sont les quartiers les plus touchés. Ici, certains habitants étaient obligés de dormir à la belle étoile. Pour évacuer les eaux de pluie qui stagnaient dans les maisons, certains pères de familles usent de tous les moyens. Impossible de faire la cuisson, tellement que les maisons étaient inondées.
Ce qui est incroyable, c’est que chaque année les mêmes causes produisent les mêmes effets. Au début de chaque hivernage, les quartiers sont envahis par les eaux de pluie. Ceux qui habitent la route nationale qui mène vers le Daandé Mayo sont les plus touchés. «Nous sommes très fatigués par ces inondations. Ce qui nous agace c’est que chaque année nous vivons le même calvaire. Pourtant les autorités sont conscientes des problèmes que nous vivons mais le problème reste entier. Nous lançons un appel aux plus hautes autorités de ce pays pour trouver des solutions à nos difficultés», se désole la dame Kadia Sy.
Depuis bientôt trois ans pourtant, l’Etat a entamé des travaux d’assainissement dans la ville. Lesquels travaux qui ont tiré en longueur et qui concerne les quartiers inondés. Toujours au niveau du quartier de Soubalo, certaines familles ont dû abandonner leurs habitations englouties par les eaux. Pour Fily Sy, il faudra des solutions de haute facture pour éviter que le pire ne se produise. «Ces travaux d’assainissement doivent être terminés car nous en souffrons beaucoup. A chaque fois que le ciel ouvre ses vannes, nos maisons construites en banco sont endommagées car les eaux stagnent car il n’y a aucun système d’évacuation ; une situation qui nous porte sérieusement préjudice», dira-t-il.
Au niveau du quartier Gourel Serigne, les principales artères sont envahies par les eaux de pluie. Impossible de circuler en voiture et très risqué de se promener la nuit dans le quartier. Et pire, la route qui ceinture le quartier est envahie par les eaux qui y stagnent à certains endroits. Une situation qui ne fait pas l’affaire des transporteurs qui ne peuvent plus accéder à certains quartiers de la ville en cette période hivernale. En ce moment, les conducteurs de moto Jakarta se frottent les mains car avec les deux roues, ils ont beaucoup plus accès à certains endroits que les chauffeurs de voitures.
Certaines écoles ont reçu la furie des eaux de pluie. C’est le cas des écoles Matam 4 et l’école élémentaire Matam 2. Avec la reprise des cours dans les classes d’examen, les enseignements et apprentissages sont parfois perturbés, à cause de la pluie. Au même moment les eaux du fleuve commencent à monter à certains endroits et les populations craignent la recrudescence des inondations. En attendant de trouver des solutions, le calvaire demeure.
Amadou Issa KANE