Malgré la levée de l’état d’urgence, du couvre-feu et la reprise de certaines activités,les Evêques du Sénégal ne sont toujours pas prêts à ouvrir les Églises pour les célébrations publiques.
Dans un communiqué, signé hier, l’Archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye explique cette décision par la situation non encore maitrisée de la pandémie au Sénégal. «Malgré notre soif commune de retrouver le chemin de nos églises, nous, vos Pères Évêques, vous exhortons encore à la patience dans la foi et dans l’Espérance. La situation actuelle, de par les avis que nous avons pu recueillir, ne milite pas en faveur d’une ouverture immédiate de nos églises pour le Culte», renseigne l’Archevêque sou-lignant que les représentants de la province ecclésiastique de Dakar disent avoir, au préalable,recueilli l’avis de médecins et personnels de santé de la communauté. «La communication quotidienne du ministère dela Santé et de l’Action sociale fait état d’une persistance de nouvelles contaminations.Elle fait remarquer aussi deux phénomènes: d’une part, la propagation de la pandémie dans des zones et contrées initialement épargnées et, d’autre part, l’allure stationnaire de la courbe autour de 9 % à 10 % des sujets testés, allure qui pourrait connaître une recrudescence les jours ou semaines à venir.La nécessité d’évaluer la situation de la pandémie après la réouverture des marchés, la reprise du transport interurbain, la réouverture des classes et la levée de l’état d’urgence», ajoute Mgr Benjamin Ndiaye qui indique que «l’impact de la tendance à un certain relâchement des populations par rap-port aux ‘gestes barrières’ que requiert la lutte contre la Covid-19, la probabilité d’une seconde vague de contamination pouvant conduire à un reconfinement». Toutefois,poursuit la même source, «dans la perspective d’une reprise ultérieure du culte et des activités pastorales, aux environs du 15 août2020 peut-être possible, si la situation se stabilise. Ils demandent aux communautés paroissiales de mener déjà une réflexion pastorale sur les mesures sanitaires adaptées à chaque localité. Cette démarche inclusive, dit-il, veut nous mettre tous en face de nos responsabilités dans la lutte commune contre cette pandémie de Covid-19».
Mais en attendant, conclut l’Archevêque de Dakar, «au nom de notre foi qui nous invite à prier en toutes circonstances, au nom égale-ment du devoir de solidarité citoyenne et du devoir de charité chrétienne, nous vous de-mandons de persévérer dans l’effort en respectant les normes de sécurité sanitaire qui nous sont rappelées constamment par les services compétents. En agissant ainsi, nous préservons notre vie et celle des autres».
Georges NESTA DIOP