L’institut Montaigne a détaillé en 10 points la stratégie de reconquête de l’Afrique après la crise sanitaire par les entreprises françaises qui opèrent sur le continent.
Dans sa note du mois de juin, l’institut souligne la nécessité pour les entreprises françaises d’opérer dès maintenant une relance des économies et des échanges, car le contexte s’y prête bien. Il indique que les autorités françaises doivent être au rendez-vous auprès des entreprises françaises, afin de pérenniser les relations commerciales entretenues par les groupes français qui opèrent en Afrique. Ainsi, dans sa première recommandation, l’institut qui se veut à la fois «outil d’alerte, boussole et conseillère» des entreprises françaises dans le monde, encourage la «réouverture rapide» des vols vers et depuis l’Afrique pour motif professionnel, en soutenant une étroite coordination intra-africaine du fait des escales fréquentes pour ces vols. En outre, il préconise la mise en place d’une ligne de financements afin de soutenir les initiatives agricoles locales et demande aux ambassades d’encourager l’investissement, notamment français, dans des industries locales de production de masques, gants, visières et blouses, dont pourraient bénéficier les entreprises implantées localement. «Envisager de faire de l’Afrique un espace supplémentaire de production de ce matériel permettant d’en diversifier l’approvisionnement pour les pays européens», poursuit l’institut Montaigne qui souhaite un mécanisme de garantie exceptionnelle post-crise abordable pour le lancement de projets déjà mûrs afin de «dérisquer» les investissements. L’institut souhaite également l’orientation des financements existants français et européens en priorité vers les entreprises africaines et européennes, dont françaises, tout en accélérant le montage des projets par une simplification des procédures de passation de marché. Par ailleurs, l’institut encourage la création d’une ligne spécifique de financement et le soutient via le pouvoir politique et les ambassades, des entreprises françaises implantées en Afrique pour les prémunir contre des «politiques fiscales confiscatoires». L’institut Montaigne prône aussi une plus grande formalisation de l’économie et une meilleure gouvernance par la digitalisation, que la crise a poussé certaines administrations africaines à adopter, et demande de cibler les investissements. Enfin, il prône des financements des bailleurs vers les secteurs énergétique, alimentaire et digital, en donnant la priorité à une articulation public-privé rendant le risque acceptable pour les investisseurs. D’ici 2025, l’Afrique va représenter 75% du chiffre d’affaires des entreprises françaises.
Charles Gaïky DIENE