Les ministres qui ont géré une partie des 1000 milliards destinés à la lutte contre le coronavirus devront répondre de leur gestion. Et Mansour Faye, le beau-frère de Macky Sall, qui n’arrive toujours pas à distribuer entièrement cette aide et qui est accusé de favoritisme pour dire le moins, sera le premier à s’expliquer devant les députés.
Le président de la République a décidé de livrer son beau-frère aux députés. En effet, hier, en Conseil des ministres, le Chef de l’Etat a demandé aux membres du gouvernement de se mettre à la disposition de l’Assemblée nationale afin de donner toutes les informations relatives, notamment, à la mise en oeuvre du Programme de résilience économique et sociale, à travers l’exécution du Fonds Force Covid-19 doté de 1.000 milliards, selon le communiqué.
Ainsi, Mansour Faye, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et Territoriale, qui a en charge la distribution de l’aide alimentaire, devra répondre de sa gestion de l’achat et de la distribution de cette aide très polémique. Le gouvernement avait dégagé une enveloppe de 69 milliards pour venir en aide aux populations vulnérables en cette période de crise, pour un objectif d’un million de ménages. Mais l’attribution de l’achat et du transport de cette aide alimentaire avait fait polémique. En effet Mansour Faye est soupçonné de deal autour de deux marchés juteux d’importation de riz en octroyant à Rayan Hachem, inconnu du milieu de l’importation du riz, selon certains, deux marchés d’un montant de 17 milliards de francs Cfa.
L’autre grosse polémique concerne l’attribution du transport de cette aide d’un montant de 6 milliards à une entreprise qui avait déclaré faillite et appartenant au député Diop Sy. Et à ce jour, de l’avis même du Chef de l ‘Etat, 79,34% de cette aide ont été distribués. Il avait sué à grosses gouttes lors d’une séance d’explication à la télévision. Devant les députés et avec la chaleur, il risque de se déshydrater. Mais ce n’est pas seulement le beau-frère qui fera face aux députés. Le ministre de l’Economie et de la coopération internationale devra aussi répondre de la gestion des 200 milliards destinés à aider les entreprises à faire face aux effets de la pandémie. Jusqu’à présent des chefs d’entreprises attendent toujours de voir la couleur de cet argent.
Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr également fait partie du peloton des ministres. Il devra expliquer les impairs dans la lutte contre la pandémie, malgré les milliards investis. Tout dernièrement le député Aida Mbodj a été menacée de mort pour avoir demandé l’audition de Mansour Faye et d’Abdoulaye Diouf Sarr.
Charles Gaïky DIENE