Les médecins et infirmiers qui rouspétaient ces derniers temps pour exiger le paiement de leurs salaires et primes dans les Centres de traitement épidémiologique (Cte) ont mis leur menace à exécution. Las d’attendre les autorités qui tardent toujours à réagir face à leurs revendications, ils ont décidé d’abandonner les patients et de croiser les bras.
Les malades de la Covid-19 ne sont pas au bout de leur peine. En plus de lutter contre la maladie, ces patients sont privés de soins dans certains Centres de traitement épidémiologique (Cte) depuis, hier. En effet, les infirmiers et les médecins composés pour la majorité d’étudiants de sixième et septième année de médecine et de doctorants ont décidé de ranger leurs blouses. Ce, pour exiger des autorités en charge de la santé le paiement de leurs salaires et primes. «Des étudiants, en sixième et septième année de médecine, des doctorants se sont engagés. Ils sont répartis entre les Cte des différents sites de prise en charge. Et n’ont pas de statut administratif, n’ont pas de contrat ni salaires, et ne reçoivent qu’une prime de risque, qu’ils tardent d’ailleurs à recevoir depuis celle du mois de mai. Ils se sont déjà manifestés pour réclamer leurs primes, toujours non payées, ils ont essayé d’alerter les autorités par des moyens administratifs sans succès. Ils avaient envoyé un préavis de grève pour arrêter le travail tout simplement, à juste raison, et ils auront notre soutien. C’est ce qui est arrivé depuis ce matin», renseigne un document parvenu à Walf Quotidien. Qui signale que, à ce jour, aucun personnel médical n’a reçu de salaire ou de prime de risque pour le mois de mai. Selon elle, les doctorants, les 6ème et 7ème années de médecine travaillant dans les Centres de traitement épidémiologique (Cte) Covid-19 ne sont pas aussi mieux lotis. Car, ils ne bénéficient d’aucun statut administratif.
Selon la source de Walf Quotidien «nos gardes sont considérés comme du bénévolat. Nous faisons les mêmes travaux que ceux qui ont soutenu et eux sont payés à 600 mille F Cfa par mois + 150 mille F Cfa par mois de prime de risque et nous nous serons payés à 150mille F Cfa par mois pour prime de risque seulement et on peine même à recevoir cette prime».
Elle rappelle qu’au début de la pandémie, tous les soignants se sont mobilisés, publics comme privés, médecins, infirmiers, pharmaciens, dentistes, surtout, les étudiants. Ces derniers sont allés même, informe-t-elle, jusqu’à proposer le campus social dans la prise en charge des personnes contacts asymptomatiques, en lieu et place des chambres d’hôtels. «Les médecins seniors ont des contrats de travail, même s’ils tardent aussi à recevoir leurs honoraires du mois de Mai et Juin, j’estime qu’ils sont assez matures et responsables pour trouver les moyens d’être intéressés. A eux, nous apportons notre soutien. Ils ne doivent pas accepter de travailler dans des conditions aussi dures et risquées, sans être payés», indique encore la source.
Qui demande aux autorités en charge de leur intéressement de faire le nécessaire pour que ces jeunes, en première ligne de la lutte contre la pandémie, rentrent dans leurs droits. Ce, afin qu’ils continuent «à servir leur pays, et surtout, qu’ils n’aient plus à réclamer ce qui leur revient de droit».
Samba BARRY