Au moins quinze civils ont été tués vendredi soir dans la province du Loroum (Nord du Burkina), dans une attaque attribuée aux groupes jihadistes qui opèrent régulièrement dans la zone, selon un communiqué du gouvernement diffusé samedi.
“Le 29 mai, un convoi de commerçants, venant de Titao pour Sollé, a été attaqué par des groupes armés terroristes, entre les localités de Dougouma et Ingané. Le bilan provisoire fait de état de 15 morts, de blessés et de personnes portées disparues, et d’importantes pertes matérielles”, indique le communiqué signé du ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou.
“Des renforts militaires ont été déployés et des ratissages sont en cours”, souligne le ministre, par ailleurs porte-parole du gouvernement.
Les victimes sont “principalement des commerçants qui revenaient de Titao (à environ 160 km au Nord de Ouagadougou, ndlr), lorsque leur convoi a été intercepté par des individus armés”, a expliqué à l’AFP un habitant de Titao, précisant que “l’attaque a eu lieu aux environs de 17H00” (locales et GMT).
“Les camions étaient escortés par des koglweogo (membres d’un groupe d’autodéfense local) qui figurent parmi les victimes”, a-t-il poursuivi, sous le couvert d’anonymat, précisant qu’“au moins quatre femmes” figuraient “parmi les morts”. “Deux camions ont été incendiés”, a-t-il ajouté.
En janvier, neuf commerçants avaient été assassinés et un véhicule calciné lors d’une attaque sur ce même axe.
Craignant ces attaques récurrentes dans le Nord, les transporteurs organisent des convois accompagnés par des koglweogo qu’ils paient. L’armée escorte aussi parfois ces convois.
Sous-équipées et mal entraînées
En avril, l’opposition politique burkinabé avait dénoncé un “blocus sur Djibo (chef-lieu de la province du Soum, à 200 km au Nord de Ouagadougou), ville-martyre coupée du reste du pays” par des “groupes armés terroristes”.
Un convoi, sous escorte militaire, avait ensuite ravitaillé la ville, qui commençait à manquer de denrées alimentaires, de produits pharmaceutiques, de gaz et carburant, selon des habitants.
Le Nord du Burkina Faso est la zone la plus touchée du pays par les exactions jihadistes qui ont fait plus de 900 morts et 860.000 déplacés depuis cinq ans.
Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l’ordre du Burkina, pays pauvre d’Afrique de l’ouest, n’arrivent pas à enrayer la spirale de violences jihadistes, malgré l’aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5.100 hommes dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane.
Les violences jihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent le centre du Sahel, ont fait au total 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.
AFP