Dans le cadre de la célébration des festivités de la Journée mondiale de l’Afrique marquant la création, le 25 mai 1963, de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue par la suite Union africaine (UA), Cheikh Tidiane GADIO, député et ancien ministre des Affaires étrangères, a indiqué qu’ et qui continue de nous hanter ».
Quatre cent ans d’esclavage et 150 ans de colonisation ont laissé des traces profondes en Afrique et il y a une quête perpétuelle de l’unité qui hante le continent depuis 1963. C’est la conviction du Dr Cheikh Tidiane GADIO qui estime que nous avons raté le coche, car en 1963, «il y a eu un péché originel qui a été commis et qui continue de nous hanter». Selon lui, «des intellectuels et leaders africains de très haute facture, tels que Léopold Sédar SENGHOR, Félix Houphouët Boigny… ont fait croire à leurs collègues qu’il fallait effectivement préserver les souverainetés et indépendances individuelles».
Ainsi, poursuit-il, «ils se sont opposés à la démarche de Nkwameh Nkrumah qui proposait d’aller rapidement à un Gouvernement d’union vers les États-Unis d’Afrique et ont développé, avec Julius Nyerere et d’autres dont la ligne a fini par triompher alors, une autre approche qui, malheureusement, nous a menés, aujourd’hui, à l’impasse». En effet, certains pays, suivant leurs intérêts politiques, socioéconomiques et culturels et refusant d’être noyés, ont été jaloux de leurs prérogatives et de leurs souveraineté». Aussi, la peur de l’autre aidant, ils ont acté les frontières héritées de la colonisation, soucieux de préserver les nationalismes qui in fine se sont malheureusement avérées rétrogrades. Ceci a eu comme conséquence le fait que «sur six objectifs fixés à sa création, le 25 mai 1963, l’OUA en a réussi deux : la lutte pour la décolonisation et contre l’apartheid».
Pour Dr GADIO, «les États peinent encore à matérialiser les quatre points que sont l’intégration africaine, l’unité africaine, la coopération interafricaine, le développement économique et social du continent, la paix et la sécurité en Afrique».
Il estime que «malheureusement, nous avons raté le coche, nous avons gaspillé beaucoup d’énergie et de temps et nous n’avons pas réussi l’intégration africaine».
Le Soleil