Les 2036 détenus graciés par le président de la République sont dans la galère. En fait, la plupart d’entre eux sont toujours bloqués dans les prisons, faute de moyens pour retrouver leurs familles, à cause de l’interdiction du transport interurbain (de région en région) et du couvre-feu. C’est l’annonce faite hier par l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) dans un communiqué. «La plupart de ces personnes élargies étaient incarcérées dans les prisons de Dakar et doivent regagner leurs familles dans les régions. Leurs familles expriment leurs craintes de voir ces détenus libérés faire face à de nouvelles arrestations, en raison du couvre-feu», fait savoir Ibrahima Sall, président de l’Asred. Mais il semble qu’une issue favorable a été trouvée à cette situation car, en rapport avec la Direction de l’Administration pénitentiaire (Dap) du ministère de la Justice, il a été convenu que «les détenus graciés, munis de leurs certificats d’élargissement (plus connus sous le nom de papiers libérables) peuvent librement circuler d’une région à une autre, sans courir le risque d’être arrêté, malgré l’arrêt du transport interurbain». Seulement, ils doivent toutefois respecter les heures d’interdiction, c’est-à-dire entre 20 heures et 6 heures du matin. «Compte tenu de cette situation exceptionnelle, l’Asred invite l’Administration pénitentiaire à s’employer pour que tous les détenus graciés soient escortés par les véhicules de l’Administration pénitentiaire», plaide Ibrahima Sall et ses collaborateurs. «L’Asred profite de l’occasion pour rassurer les autres détenus non bénéficiaires de cette grâce que des mesures de libération conditionnelle et de liberté provisoire sont en cours. Et renouvelle ses infinis encouragements et félicitations au directeur de l’Administration pénitentiaire, Colonel Jean-Bertrand Bocandé, pour tous les efforts consentis au bénéfice des détenus et du personnel pénitentiaire», note le communiqué.
Outre la grâce présidentielle accordée à 2036 détenus pour désengorger les prisons en vue, des mesures de libération conditionnelle et de liberté provisoire sont également en cours, afin de se prémunir de la maladie du Coronavirus en milieu carcéral.
Magib GAYE